Le premier tour en cinq infographies
Retour en force du Front national, effondrement du MoDem, affaissement de Nicolas Sarkozy… FTVi vous dit tout ce qu'il faut retenir du premier tour de la présidentielle, en courbes et en bâtonnets.
Les candidats du PS et de l'UMP qualifiés au second tour, comme en 2007. A part cela, le premier scrutin de l'élection présidentielle a livré, dimanche 22 avril, son lot de surprises et de nouveautés. A commencer par le retour en force du Front national, qui avait perdu du terrain en 2007 après être arrivé au second tour en 2002. Voici ce qu'il faut retenir de ce premier tour, en cinq infographies.
• 2007 - 2012 : la gauche reprend le dessus
En 2007, Ségolène Royal avait recueilli 25,87% des suffrages au premier tour, contre 31,18% pour Nicolas Sarkozy. Cinq ans plus tard, la tendance s'est inversée, avec un léger tassement des votes : François Hollande (28,63%) devance le président sortant (27,18%). En nombre de voix, Hollande fait mieux que Royal : 10,3 millions d'électeurs ont voté socialiste (contre 9,5 millions en 2007) et ce même avec un taux d'abstention légèrement plus élevé qu'il y a cinq ans (16,03% en 2007, 20,53% cette année).
Une "vaguelette rose" qui confirme la récente poussée socialiste dans l'électorat et notamment au Sénat, passé à gauche pour la première fois sous la Ve République, en septembre 2011. (A gauche, sur l'infographie, le premier tour de 2007 ; à droite, celui de 2012).
• Sarkozy, 2e plus mauvais score pour un président sortant
Avec 27,18% de suffrages récoltés dimanche selon les résultats définitifs, Nicolas Sarkozy n'est pas seulement en recul de 4% par rapport à 2007. Il enregistre aussi le deuxième plus mauvais score pour un président sortant. Seul Jacques Chirac a fait pire, en 2002, année marquée par une abstention et une dispersion des voix importantes. Au second tour, Nicolas Sarkozy est pour l'instant donné perdant, selon un sondage Ipsos, avec 46% des voix contre 54% pour Hollande.
• Le Front national fait mieux qu'en 2002
Candidate au poste suprême pour la première fois, Marine Le Pen a obtenu 17,9% des votes au premier tour, arrivant en troisième position. Un score encore plus important qu'en 2002, où son père était pourtant qualifié au deuxième tour avec 16,86% des voix.
En nombre de voix, la progression est encore plus significative. Entre 2002 et 2012, le Front national a séduit 1,61 million d'électeurs supplémentaires (6,42 millions de votants, contre 4,8 millions il y a dix ans). Par rapport à 2007, la progression est encore plus nette : + 2 592 000 voix.
Au final, la candidate FN arrive en deuxième position dans 15 départements (l'Aisne, les Alpes-Maritimes, les Ardennes, l'Aube, l'Aude, le Bas-Rhin, la Corse du Sud, le Haut-Rhin, la Haute-Marne, la Meuse, la Moselle, l'Oise, le Pas-de-Calais, le Var et le Vaucluse) et dans la collectivité d'outre-mer de Saint-Barthélémy.
• Le MoDem s'effondre
Grosse déception pour les soutiens de François Bayrou. Le candidat MoDem n'a pas réussi à reproduire sa percée de 2007, où il était était arrivé troisième avec 18,57% des voix, loin devant Jean-Marie Le Pen (10,44%). En 2012, plus de la moitié des électeurs qui avaient voté Bayrou en 2007 l'ont délaissé. Le parti chute sous la barre des 10%, à 9,13%. Le MoDem renoue avec des scores comparables à ceux que l'UDF enregistrait avant 2007. Ce mauvais résultat pose également la question de l'avenir du parti, tiraillé entre la droite modérée, le Nouveau centre et la gauche social-démocrate.
• Une force nouvelle à gauche du PS
Ancien membre du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon était cette année le candidat du Front de gauche, coalition entre le Parti de gauche, qu'il a créé, et plusieurs partis anti-libéraux, dont le Parti communiste français (PCF). Avec 11,11% des votes au premier tour, le Front de gauche a fait moins que ce que certains sondages prévoyaient (il était encore présenté comme "le troisième homme" fin mars), mais bien plus que le PCF en 2007 (1,93%).
Le mouvement a bénéficié d'un transfert de voix venues de l'extrême gauche, notamment du Nouveau parti anticapitaliste, passé de 4,08% en 2007 à 1,15% en 2012. A Paris, Mélenchon arrive même troisième (11,09%), devant François Bayrou (9,34%) et Marine Le Pen (6,2%).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.