Les Chypriotes frappés directement au portefeuille pour sauver leur pays

Les Chypriotes se sont réveillés, samedi 16 mars, un peu moins riches que la veille. Le plan de sauvetage de l'île méditerranéenne, qui a obtenu 10 milliards d'euros de l'Union européenne et du FMI, prévoit une mesure inédite : une taxe exceptionnelle prélevée directement sur les dépôts bancaires.

Ces prélèvements, censés rapporter 5,8 milliards d'euros, seront appliqués à toutes les personnes résidant sur l'île méditerranéenne, des employés chypriotes aux oligarques russes.

Aucune échappatoire à la taxe

Juste après l'annonce de l'accord, des dizaines de Chypriotes et d'étrangers, très nombreux sur l'île, se sont rués devant les banques pour retirer de l'argent des distributeurs automatiques. "C'est une catastrophe", dit un homme de 45 ans venu retirer de l'argent mais qui n'a pas voulu donner son nom. Le site chypriote SigmaLive a publié une photo montrant qu'un habitant est venu garer son tracteur devant une banque de la ville de Limassol en guise de protestation.

Mais, mauvaise nouvelle pour les titulaires d'un compte à Chypre : retirer son argent ne sert à rien. Face à cette taxe surprise, aucune échappatoire. Les montants correspondant à la taxe "sont déjà bloqués et ne peuvent plus être transférés", explique à l'AFP Marios Skandalis, vice-président de l'Institut des comptables publics de Chypre.

Vote d'une loi dimanche

Le Parlement devait voter en principe dimanche sur cette taxe sans précédent avant que les banques ne rouvrent leurs portes mardi matin, lundi étant férié.

Tous les dépôts bancaires en dessous de 100 000 euros sont taxés à 6,75% et ceux au-delà de cette limite à 9,9%. Une retenue à la source sur les intérêts est également instituée par l'accord survenu la nuit dernière. Un compte provisionné à hauteur de 2 000 euros va donc se voir amputé de 135 euros.