Football aux JO 2024 : les Bleues en "Katoto dépendance" avant d'affronter le Brésil en quarts de finale

Meilleure buteuse du tournoi olympique, Marie-Antoinette Katoto a inscrit cinq des six buts français en phase de poules. Elle sera particulièrement scrutée à Nantes, samedi.
Article rédigé par Gabriel Joly - envoyé spécial à Lyon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Marie-Antoinette Katoto célébrant son premier but du tournoi olympique contre la Colombie à Lyon, le 25 juillet 2024. (JEAN-MARIE HERVIO / AFP)

Jamais une Française n’avait autant marqué dans une compétition majeure. Marie-Antoinette Katoto s’avance comme l'atout n°1 des Bleues avant un quart de finale plutôt abordable contre le Brésil à Nantes, samedi 3 août (à 21 heures, en direct sur France télévisions et france.tv).

En tête du classement des buteuses de ces Jeux olympiques avec cinq réalisations en trois matchs, l’avant-centre du Paris Saint-Germain réalise enfin le grand tournoi qu’on lui promettait.

Non-retenue par Corinne Diacre au Mondial 2019, victime d'une rupture du ligament croisé du genou droit à l’Euro 2022 et toujours en convalescence pendant la Coupe du monde 2023, "MAK" peut enfin s’exprimer à la pointe de l’attaque tricolore. "De par son efficacité, elle emmène les autres avec elle", a salué Hervé Renard après un nouveau doublé inscrit contre la Nouvelle-Zélande mercredi (2-1). Au vu des prestations mi-figue mi-raisin des joueuses tricolores lors du premier tour, le sélectionneur sait que son aventure avec la sélection aurait pu prendre fin plus tôt sans son attaquante.

"Ça y est, on est en Katoto dépendance", a avoué Amandine Henry, le brassard au biceps et la qualification en poche. Chez les autres Bleues, seule Kenza Dali a déjà trouvé le chemin des filets durant cette première semaine olympique. "Elles ne veulent pas marquer", s'en est justement amusée Marie-Antoinette Katoto d’un sourire gêné, comme souvent face aux journalistes.

Préparation optimale

A la veille de l’entrée des Françaises dans la compétition, elle affichait déjà sa confiance tout en assurant ne pas avoir "fait une telle préparation depuis longtemps". "J'ai eu un peu plus de temps pour moi. Le staff s'est vraiment adapté à moi. Sur les années précédentes, je pense que [le manque d’adaptation] m’a fait louper certaines préparations, et derrière, cela n'a pas fonctionné", précisait-elle depuis le centre d’entraînement Tola-Vologe à Lyon.

"Elle a pris conscience dès le premier jour que c'était un tournoi très important. Par rapport à tout le travail qu'elle a fourni, aux efforts qu'elle a faits et qui se sont vus, je pense qu'elle va réussir une grande compétition", prédisait alors Hervé Renard, assis à côté d’elle. Force est de constater qu’il avait vu juste.

Arrêtée pendant quatorze mois jusqu'en septembre dernier, la native de Colombes est montée en puissance au fil de la saison. "Avec un gabarit comme le sien [1,77 m, 66 kg], ce n'est pas facile de retrouver le rythme. Lorsqu’elle s'est blessée, elle était à un niveau extraordinaire. Il fallait être patient", a rappelé Wendie Renard. D'autant que les tentatives du staff de former une doublette offensive avec Eugénie Le Sommer ont vite montré leurs limites au printemps.

Une leader encore discrète

Avec les pépins physiques de la Lyonnaise cet été, Marie-Antoinette Katoto (44 sélections, 35 buts) a assumé ses responsabilités "sans ressentir plus de pression que ça". Redoutable à la finition, elle ne rechigne jamais à faire le sale boulot et se révèle précieuse par son jeu de déviation. Reste peut-être un dernier point de progression : "Le leadership, ce n'est pas quelque chose qui est inné en moi. J'essaie de le travailler jour après jour. Je peux encore faire des efforts sur ça, car je pense que ça ferait du bien au groupe et à moi-même".

"Marie, c'est une personne discrète qui ne parle pas beaucoup mais qui, quand elle parle, a un poids dans ses mots."

Hervé Renard

en conférence de presse avant les JO

Si on peut lui reprocher un énorme raté face au Canada qui aurait permis aux Bleues de l’emporter au lieu de prendre l’estocade dans la foulée (1-2), ou sa passivité coupable sur l’égalisation néo-zélandaise (2-1), Marie-Antoinette Katoto s’affirme, à 25 ans, comme la femme providentielle qui peut mener la France vers sa première médaille olympique. Une quête qui passe par un succès face à la Seleçao, l'adversaire contre qui elle avait honoré sa première cape internationale.

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