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JO 2021 : huis clos ou pas huis clos ?

Les organisateurs et les autorités japonaises doivent trancher lundi sur la présence du public ou non aux Jeux olympiques de Tokyo.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le logo des Jeux olympiques de Tokyo. (PHILIP FONG / AFP)

Les Jeux olympiques de Tokyo se tiendront-ils oui ou non à huis clos ? C'est la question que doivent trancher les organisateurs et les autorités japonaises, lundi 21 juin, à un mois du plus grand événement sportif international (du 23 juillet au 8 août).

Les spectateurs étrangers interdits depuis mars

Dès mars, les organisateurs ont pris la décision - sans précédent dans l'histoire olympique - d'interdire la venue de spectateurs de l'étranger en raison d'un risque sanitaire jugé trop élevé. De plus, ils n'ont cessé de reporter une décision sur les spectateurs résidant au Japon notamment pour tenir compte de la situation dans l'archipel le plus tard possible.

La réunion sur ce sujet crucial est prévue dans la matinée et cinq parties seront représentées : le Comité d'organisation de Tokyo-2020, le gouvernement japonais, le gouvernement de la métropole de Tokyo, le Comité international olympique (CIO) et le Comité paralympique international (CPI).

La levée de l'état d'urgence dimanche 20 juin à Tokyo et dans d'autres départements a envoyé un signal plutôt favorable aux organisateurs qui attendaient la décision du gouvernement japonais pour déterminer s'ils accepteraient des spectateurs locaux et, si oui, dans quelle limite.

Des restrictions maintenues jusqu'au 11 juillet au Japon

Mais le gouvernement japonais a maintenu certaines restrictions au moins jusqu'au 11 juillet et le Premier ministre Yoshihide Suga a averti que celles-ci pourraient être renforcées d'un coup si les cas de Covid-19 repartaient à la hausse et le système médical était de nouveau sous pression. Les experts sanitaires conseillant le gouvernement ont estimé qu'il serait "idéal" d'organiser les JO à huis clos. Si un public local est admis, il sera de toute façon limité par les mesures antivirus du gouvernement.

Les organisateurs auraient déjà renoncé à vendre davantage de billets et envisagent un tirage au sort pour déterminer ceux qui, parmi les détenteurs de tickets au Japon, pourront assister aux JO, selon l'agence de presse Kyodo.

Vendredi 18 juin, lors d'une conférence de presse, la présidente du comité d'organisation de Tokyo-2020, Seiko Hashimoto, n'a pu cacher son tiraillement : "Organiser les Jeux sans spectateurs est le meilleur moyen d'assurer des Jeux en toute sécurité (...). Mais tant que nous aurons des spectateurs qui souhaiteront assister aux Jeux, nous essaierons autant que possible de les satisfaire et de limiter les risques. Si les circonstances sont trop défavorables, nous serons contraints de renoncer." Elle a ajouté que cette décision "pourra se prendre jusqu'au dernier moment".

L'opinion japonaise un peu moins hostile  

Les organisateurs cherchent depuis des mois à vaincre la résistance de l'opinion japonaise qui s'est montrée hostile à la tenue des Jeux cet été. Un sondage publié lundi 21 juin dans le journal Asahi a toutefois révélé que 34% des Japonais étaient désormais favorables aux JO, contre 14% le mois dernier. Selon une enquête publiée dimanche par l'agence Kyodo, 86% des personnes interrogées restent inquiètes d'un rebond du Covid-19 pendant les Jeux et 40% estiment qu'ils devraient être organisés sans spectateurs.

Le Japon, qui a commencé à fermer ses frontières dès mars 2020, a été relativement épargné par la pandémie, par comparaison à de nombreux autres pays, avec 14 400 décès officiellement recensés. Mais, pour des raisons réglementaires, il a été très lent à lancer un programme de vaccination. À ce jour, moins de 7% de Japonais ont reçu deux doses de vaccin.

Les organisateurs des JO ont donné des gages à la population en divisant par trois le nombre de délégués étrangers invités aux Jeux et en imposant des mesures draconiennes aux participants, avec menaces d'expulsion en cas de non-respect des règles sanitaires.

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