Paris 2024 : les six records du monde qui pourraient tomber en natation et en athlétisme

Les joutes olympiques donnent souvent lieu à des records du monde, notamment dans les deux sports phares de la quinzaine. A Tokyo, trois avaient été battus dans le stade et six autres dans la piscine.
Article rédigé par Anaïs Brosseau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le perchiste Armand Duplantis pose à côté de l'écran affichant son nouveau record du monde, le 20 avril 2024, à Xiamen (Chine). (STR / AFP)

Combien de fois la mention "WR", pour world record (record du monde), s'affichera-t-elle sur les écrans du monde entier ? Avec les meilleurs sportifs de la planète réunis à Paris du 26 juillet au 11 août, les palmarès risquent d'être chamboulés. A Tokyo, en 2021, toutes disciplines confondues, 20 records planétaires avaient été battus, dont trois dans les épreuves d'athlétisme et six en natation (dont quatre en relais). Cet été, d'autres pourraient être mis à jour. Franceinfo: sport met la lumière sur six d'entre eux.

Natation. 4'02"50 - 400 m 4 nages masculin

Finale : le 28 juillet.

Le nageur français Léon Marchand est attendu comme l'une des stars de ces JO. A Tokyo, il avait créé la surprise en terminant 6e de la finale olympique du 400 m 4 nages, pour ses premiers Jeux à 19 ans. Sur cette même distance, dans le bassin de la Paris La Défense Arena, il pourrait améliorer son propre record du monde (4'02"50), établi sous les yeux de son prédécesseur, la légende de la natation Michael Phelps, en juillet 2023 à Fukuoka (Japon), lors des Mondiaux.

Si son dauphin américain, Carson Foster, a nagé plus vite que lui en ce début de saison, Léon Marchand a bien l'intention d'accélérer. Les amoureux de la natation rêvent d'un premier chrono sous les quatre minutes. 

Natation. 1'52"23 - 200 m nage libre féminin

Finale : le 29 juillet.

Après avoir tenu quatorze ans, le record du monde du double aller-retour a été battu deux fois en moins de douze mois, par deux nageuses australiennes de 23 et 20 ans. L'aînée, Ariarne Titmus, a repris, fin juin, à la benjamine, Mollie O'Callaghan, la meilleure marque mondiale du 200 m nage libre (1'52"23) au cours des sélections australiennes. Ce jour-là, toutes les deux sont d'ailleurs passées sous le record du monde de Mollie O'Callaghan, précédemment établi en juillet 2023 (1'52"85).

Les Australiennes Ariarne Titmus et Mollie O'Callaghan, après le record du monde de la première sur 200 m nage libre, le 12 juin 2024, à Brisbane (Australie). (PATRICK HAMILTON / AFP )

Elles se mesureront à nouveau à Paris, dans un duel arbitré par la très jeune Canadienne (17 ans) Summer McIntosh, seule autre nageuse à avoir nagé sous les 1'54'' en 2024.

Natation. 46"80 - 100 m nage libre masculin

Demi-finales et finale : 30 et 31 juillet.

Dans l'histoire, seuls cinq nageurs ont cassé la barrière des 47" sur 100 m nage libre, dont deux cette année. Le Chinois Pan Zhanle avait surpris en février en rabotant la meilleure marque mondiale de l'histoire de six centièmes (46"80), en lançant le relais 4x100 m en finale des Mondiaux à Doha (Qatar). Il avait alors chipé le record au Roumain David Popovici, né comme lui en 2004, qui avait éclaboussé de son talent les championnats d'Europe 2022 à Rome.

Fin avril, Pan Zhanle a de nouveau nagé sous les 47" (46"97), quand le jeune Roumain a refait parler de lui en approchant le record du monde (46"88), le 19 juin. Si l'Américain Caeleb Dressel, champion olympique en titre, a déjà nagé sous la barrière symbolique, il ne sera pas aligné à Paris sur cette distance, faute d'avoir réussi à se qualifier lors des féroces sélections américaines.

Athlétisme. 10"49 - 100 m féminin

Demi-finales et finale : le 3 août.

Pas le plus probable, mais ce serait assurément le plus retentissant. Un nouveau record du monde sur le 100 m féminin effacerait des tablettes Florence Griffith-Joyner, détentrice de l'une des plus vieilles marques de l'athlétisme. Etabli en 1988, ce record du monde est aujourd'hui entouré de lourds soupçons de dopage devant la progression soudaine de la sprinteuse américaine, morte à 38 ans.

La joie de Sha'Carri Richardson lors de son titre mondial sur 100 m, le 21 août 2023 à Budapest (Hongrie). (PETR DAVID JOSEK / AP / SIPA)

Si deux Jamaïcaines, Elaine Thompson-Herah (forfait sur blessure à Paris) et Shelly-Ann Fraser-Pryce, ont fait trembler la marque peu après les JO de Tokyo, flashées respectivement en 10"54 et 10"60, c'est aujourd'hui l'Américaine Sha'Carri Richardson qui semble la plus proche de raboter ce chrono (record en 10"65). Malgré des départs encore très perfectibles, elle s'est montrée récemment régulière autour de 10"70-10"80, sans donner l'impression de forcer. 

Athlétisme. 2,10 m - saut en hauteur féminin

Finale : le 4 août.

Jusqu'au 7 juillet, il s'agissait de l'un des plus vieux records du monde de l'athlétisme. Sur la piste bleue du stade Charléty, lors du meeting de Ligue de diamant parisien, l'Ukrainienne de 22 ans Yaroslava Mahuchikh a effacé des tablettes la Bulgare Stefka Kostadinova, qui avait sauté 2,09 m en 1987. La championne du monde en titre a franchi dès son premier essai, et avec facilité, 2,10 m, médusant un public qui s'attendait davantage à un record du monde du côté du saut à la perche.

La jeune sauteuse aux yeux maquillés aux couleurs de l'Ukraine avait déjà amélioré son propre record d'un centimètre en validant, à sa deuxième tentative, 2,07 m. "Quand j'ai passé 2,07 m, ça semblait si facile, donc je me suis dit que je devais essayer le record du monde. Je sentais que je pouvais le faire." Transcendée par l'idée de dédier ses succès à son pays en guerre, Yaroslava Mahuchikh pourrait de nouveau faire progresser son record du monde au Stade de France, tout en chassant son premier titre olympique.

Athlétisme. 6,24 m - saut à la perche masculin

Finale : le 5 août.

C'est le record du monde le plus en danger et un seul homme semble en mesure de l'effacer : son propre détenteur, le prodige du saut à la perche, Armand Duplantis. Le Suédois de seulement 24 ans a déjà amélioré ce record du monde à huit reprises, le portant de 6,17 m, en février 2020, à 6,24 m, en avril 2024. Dans les années 1980 et 1990, l'Ukrainien Sergueï Bubka avait quant à lui fait progresser la marque pas moins de 17 fois, entre 5,85 et 6,14 m.

Après un hiver où il a plafonné à 6,05 m, le Suédois a entamé la saison estivale pied au plancher avec un record du monde dès sa première sortie, en Chine. Il a ensuite plusieurs fois tenté la barre des 6,25 m, qu'il n'a pas été loin d'effacer.

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