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Paris 2024 : trois questions sur la politique tarifaire des Jeux olympiques

La deuxième phase de vente de billets pour les Jeux olympiques de Paris 2024 s'est terminée vendredi dernier. Une troisième phase s'ouvrira dès cet été, ont annoncé ce mardi les organisateurs alors que les prix de ces billets font toujours polémique.
Article rédigé par Emma Sarango
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une troisième phase de ventes de billets va finalement être ouverte à l'été 2023 pour les Jeux olympiques de Paris 2024. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Près de 70% des billets pour les Jeux olympiques ont été vendus, ont annoncé mardi 23 mai les organisateurs de Paris 2024. Malgré ce que le comité d'organisation des JO de Paris salue comme un succès, les vagues de critiques se succèdent, notamment sur les prix des places, qui sont jugés trop élevés. franceinfo fait le point alors que la deuxième phase de vente vient de se clôturer. 

>> Paris 2024 : prix trop élevés, choix contraint... La billetterie des Jeux olympiques fait grincer des dents les chanceux tirés au sort

1Où en est la vente des billets et combien en reste-t-il ? 

Près de sept millions de billets au total ont été vendus lors des phases une et deux : 6,8 millions exactement. La deuxième phase vient de se terminer avec des chiffres mirobolants : un million de billets sont partis en 36 heures. Certaines épreuves, comme la "journée Teddy Riner" dans le tournoi de judo, ont été épuisées en moins de deux heures : c'est donc un grand succès aux yeux des organisateurs.

Dans le détail, 3,25 millions ont été vendus lors de la première phase de vente par packs, et 1,89 million ont été vendus lors de la deuxième phase, cette fois à l'unité. A cela s'ajoutent 1,6 million de billets déjà vendus sur les 2 millions réservés pour les partenaires, les collectivités, l'Etat et les officiels. Il reste encore quelque 2,8 millions de places pour le grand public.

 

2Les critiques sur le prix des billets sont-elles justifiées ? 

Elles sont justifiées quand on regarde les meilleures catégories. Pour assister aux plus grandes finales, il faut débourser 980 euros. C'est même 2 700 euros pour la cérémonie d'ouverture, soit plus d'un smic et demi. C'est cher, surtout pour des Jeux annoncés comme "populaires et accessibles", mais les tarifs sont comparables à ceux des précédents JO, notamment ceux de Londres, si l'on prend en compte l'inflation. Quand on regarde globalement cette deuxième phase, sur 1,89 million de billets vendus, 58% étaient à moins de 100 euros, 80% à moins de 200 euros et 7% seulement à plus de 400 euros.

>> JO de Paris 2024 : pourquoi la billetterie des Jeux olympiques fait autant de déçus

Le problème, c'est que ce sont les billets les plus chers qui restaient en vente 36 heures après l'ouverture de la deuxième phase, alors que tous les autres étaient partis. Il faut rappeler que la billetterie représente un tiers du financement des JO et que, pour espérer un budget à l'équilibre, les organisateurs comptent tirer 1,2 milliard d'euros de ces tickets. Cet objectif de budget à l'équilibre n'est pas encore garanti. 

3 Pour ceux qui rêvent d'assister à une épreuve sans se ruiner, reste-t-il des billets pas trop chers ? 

Il en reste, notamment dans le cadre de la troisième phase de vente qui doit ouvrir dès cet été. Elle concerne surtout les sports collectifs (football, handball, basket, etc.) dans les stades de région (Nantes, Bordeaux, Saint-Etienne) et il y aura des places dès 30 euros. Pour les autres sports, il reste environ 200 000 billets à 24 euros. Pour cette nouvelle phase, plus besoin, comme c'était le cas pour les deux premières, de s'inscrire au préalable pour espérer être tiré au sort. Il s'agira d'achat direct, et la vente sera ouverte à tous les publics, en France comme à l’étranger.

Les jeunes issus des quartiers populaires, les bénévoles du mouvement sportif ou encore les étudiants boursiers qui n'ont pas pu s'offrir ces billets "chers" auront la possibilité de bénéficier de la "billetterie sociale". Un million de tickets acquis par l'Etat et les collectivités seront alors distribués gratuitement.

Enfin, dernière possibilité : une plateforme de revente officielle sera ouverte au printemps 2024.

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