Syrie : les rebelles redoutent le recours aux armes chimiques
SYRIE - L'Armée syrienne libre assure que Damas "a commencé depuis des mois à déplacer ses stocks d'armes de destruction massive".
Que prépare Bachar Al-Assad ? Les rebelles syriens ont accusé mardi 24 juillet le régime d'avoir transféré des armes chimiques près des frontières du pays, au lendemain de la menace de Damas de s'en servir en cas "d'agression extérieure".
Alors que les combats s'intensifiaient à Alep (nord), poumon économique de la Syrie, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé qu'il n'était "pas trop tard" pour le président Bachar al-Assad d'amorcer une transition du pouvoir.
• Bientôt un recours aux armes chimiques ?
L'Armée syrienne libre affirmé que le régime a "transféré certaines de ses armes (chimiques) et des équipements de mélange de composantes chimiques vers des aéroports à la frontière".
Un haut responsable du ministère israélien de la Défense, Amos Gilad, s'est voulu rassurant, déclarant que le régime syrien contrôlait "totalement" son arsenal d'armes chimiques. Il a ajouté que le mouvement armé chiite Hezbollah, allié libanais de Damas, "ne dispose pas d'armes chimiques venant de Syrie".
Le régime de Bachar Al-Assad a reconnu lundi pour la première fois posséder un arsenal chimique et prévenu que ces armes non conventionnelles "ne seront utilisées qu'en cas d'agression étrangère" et "jamais" contre la population, suscitant immédiatement des mises en garde de la communauté internationale et même de l'allié russe.
• Alep mitraillé par des hélicoptères, Damas repris par l'armée
Pour la cinquième journée consécutive, de violents combats se sont poursuivis dans plusieurs quartiers d'Alep, la deuxième ville du pays. Des quartiers rebelles étaient mitraillés par des hélicoptères, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), au lendemain de l'annonce par un responsable du conseil militaire rebelle que les insurgés avaient "libéré" plusieurs quartiers de la ville.
A Damas, l'armée régulière, qui avait repris la veille le contrôle de la plus grande partie de la capitale selon l'OSDH, semblait avoir encore conforté ses positions. Les forces régulières ont pris d'assaut les quartiers de Qadam et Aassali, deux des dernières poches de résistance rebelle dans le sud de la capitale.
• Réorganisation à la tête du régime
Moins d'une semaine après un attentat ayant tué quatre hauts responsables de la sécurité, le régime a procédé à une série de nominations, chargeant notamment le général Ali Mamlouk, un homme de confiance du président, de diriger le bureau de la Sûreté nationale, et le général Rustom Ghazalé, la Sécurité politique.
Les chaînes d'information arabes Al-Jazeera et Arabiya ont annoncé la défection de la chargée d'affaires syrienne à Chypre, Lamia Hariri, qui serait la deuxième du genre après celle de l'ambassadeur de Syrie en Irak si cette information était confirmée.
• Le front diplomatique bouge encore
Les Etats-Unis ont exhorté le régime syrien et la rébellion à oeuvrer à une transition du pouvoir. "Nous pensons qu'il n'est pas trop tard pour que le régime d'Assad commence à programmer une transition qui permette de trouver un moyen de mettre fin à la violence", a déclaré Hillary Clinton.
Le Conseil national syrien a nié être disposé à accepter qu'une "personnalité du régime" dirige le pays durant une période de transition, comme l'avait affirmé un porte-parole de cette principale instance de l'opposition. Un haut responsable militaire de l'Iran, le général Massoud Jazayeri, a toutefois prévenu que les "amis de la Syrie ne permettront pas" un changement de régime à Damas.
Dans ce contexte, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, est arrivé à Damas alors que la mission de supervision de l'ONU en Syrie a été prolongée vendredi pour une "ultime période de 30 jours".
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