Mali. Le groupe islamiste Ansar Dine se sépare
Une partie de l'un des trois groupes qui tiennent le nord du Mali a fait sécession.
Le front islamiste se fissure au nord du Mali. Une partie d'Ansar Dine, l'un des trois groupes jihadistes armés qui contrôlent la région depuis neuf mois, a décidé jeudi 24 janvier de faire sécession pour former le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). L'Azawad est le nom que les Touareg donnent au nord du Mali.
"Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu'il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à les combattre", affirment les sécessionnistes dans un communiqué reçu par l'AFP. "Composé exclusivement de nationaux (maliens) le MIA réaffirme son indépendance et sa volonté à aller vers une solution pacifique" à la crise au Mali, ajoutent-ils. Ils demandent un arrêt des hostilités avec l'armée française pour entamer "un dialogue politique inclusif".
Un interlocuteur "présentable" ?
Basé à Kidal, à 1 500 km de Bamako, ce nouveau groupe est dirigé par Alghabasse Ag Intalla, le fils et successeur désigné du chef coutumier de Kidal, Intalla. "Il y a deux points de discorde : la charia, que prônait Iyad Ag Ghali [le chef d'Ansar Dine] et qui n'était pas acceptée par les gens de la région, et l'offensive vers le sud qui a déclenché l'intervention de l'armée française", décrypte pour francetv info Pierre Boilley, directeur du Centre d'études des mondes africains au CNRS.
Que change cette scission ? "Alghabasse Ag Intalla redevient présentable, juge André Bourgeot, spécialiste du Mali au CNRS contacté par francetv info. L'Algérie et les autorités maliennes sont susceptibles de le reconnaître comme un interlocuteur." Cette décision va également affaiblir Ansar Dine. "La présence d'Alghabasse Ag Intalla donnaît une certaine légitimité au mouvement. Cela risque de faire partir les autres chefs coutumiers qui soutiennent Ansar Dine", explique Pierre Boilley.
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