Emmanuel Macron à Marseille : "On attend beaucoup de l'Etat" mais "très peu de la politique macroniste", déclare un président d'association
"On attend beaucoup de l'État. Pour autant, on attend très peu de la politique macroniste", a affirmé dimanche 25 juin sur franceinfo Emmanuel Patris, le président de l’association marseillaise "Un centre-ville pour tous" alors qu'Emmanuel Macron revient trois jours à Marseille, de lundi à mercredi. Le chef de l'Etat va lancer l'acte II de son plan "Marseille en Grand", initié en septembre 2021.
Marseille compte 40 000 logements indignes et autant de demandes de logements sociaux et "cette situation du mal-logement ne fait que s'accentuer", a rappelé celui qui est aussi membre du Collectif du 5-novembre, né au surlendemain des effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018. La ville est en plus sous la menace d'une procédure de carence en matière de construction de logements sociaux, faute d'avoir réalisé ses objectifs entre 2020 et 2022.
"On a un marché parallèle qui est celui du mal logement, explique Emmanuel Patris, celui des marchands de sommeil, qui continue d'être alimenté et qui rend captif toute une partie de la population qui ne peut ni se loger dans le logement trop cher, ni le logement social qui est très insuffisant sur ce l'ensemble de la commune".
Visite d’Emmanuel Macron à Marseille lundi : "Nous n’avons pas les mêmes options politiques", tient à rappeler le maire Benoît Payan "mais cette ville, il l’aime sincèrement" et "l'attention portée à la ville, les efforts qui sont faits restent exceptionnels" pic.twitter.com/qcclrCtsEC
— franceinfo (@franceinfo) June 24, 2023
Lors du lancement du plan "Marseille en grand", Emmanuel Macron avait annoncé un doublement par l'État de l'enveloppe dédiée à la rénovation urbaine, de 300 millions à 650 millions d'euros. "On y croit assez peu", déplore le président de l’association "Un centre-ville pour tous". Pour Emmanuel Patris, Marseille "une ville à deux vitesses". Il décrit un centre-ville "extrêmement carencé en logement social" face "aux quartiers nord dotés en logement sociaux mais qui sont très mal entretenus et sur lesquels il n'y a pas d'équipements publics, pas de transports".
Les démolitions de logement, "une catastrophe"
Selon Emmanuel Patris, les "dispositifs" destinés à lutter contre l'habitat indigne dans la cité phocéenne "vont à l'envers de ce qu'il faudrait faire", notamment via l'Anru, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine, qui vise notamment la démolition de 4 000 logements. "Une catastrophe", estime le responsable associatif. Emmanuel Patris appelle à "un moratoire sur ce sujet".
"Aujourd'hui, on sait que la question du logement et de l'incapacité des habitants marseillais à se loger passe aussi par la capacité à accueillir sur un parc suffisamment abordable des logements, et là, on va en démolir", regrette-t-il.
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