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Canicule, vague de chaleur, îlot de chaleur... De quoi parle-t-on exactement ?

Alors que 28 départements sont placés en vigilance orange en raison de la canicule, samedi, franceinfo revient sur les termes les plus communs pour désigner les épisodes de chaleur et les phénomènes qui y sont associés.
Article rédigé par franceinfo
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Une jeune fille profite de la fraîcheur procurée par un ventilateur en période de forte chaleur, le 24 juin 2019 à Nantes (Loire-Atlantique). (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS / AFP)

La France surchauffe. Vingt-huit départements sont concernés par une vigilance orange à la canicule, samedi 19 août. "Un temps sec et chaud s'installe durablement sur la moitié sud du pays et s'étend un peu vers l'est", détaille l'organisme, qui assure qu'il est néanmoins trop tôt pour savoir s'il faudra parler de vague de chaleur ou de canicule à l'échelle du pays.

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Vous ne connaissez pas la différence entre ces deux termes ? Pas d'inquiétude, voici le lexique des fortes températures.

Pic et vague de chaleur

Un pic de chaleur est "un épisode bref (entre 24 et 48 heures) durant lequel les températures sont nettement supérieures aux normales de saison", détaille Météo-France dans un dossier de presse (PDF). Ce phénomène se traduit par une vigilance jaune "canicule" sur la carte des vigilances de Météo-France. Le pic de chaleur "présente un risque pour les populations fragiles ou surexposées (conditions de travail ou activité physique)", écrit aussi l'institut de prévisions.

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La vague de chaleur désigne, elle aussi, un épisode de températures nettement plus élevées que les normales de saison, mais cette fois durant "plusieurs jours", souligne Météo-France. Elle répond à des critères statistiques précis qui sont déterminés en fonction de l’indicateur thermique national, créé en 1947. Cet indice, calculé à partir des températures moyennes quotidiennes de 30 stations météorologiques, doit être supérieur ou égal pendant un jour à 25,3°C tout en étant supérieur ou égal à 23,4°C pendant au moins trois jours, pour que l'on puisse parler d'une vague de chaleur. Enfin, le phénomène se traduit lui aussi par une vigilance jaune sur les cartes diffusées par Météo-France.

Canicule

"Une canicule est une période de chaleur intense et durable, de jour comme de nuit, sur une période prolongée (supérieure à trois jours en général)", explique Météo-France. Elle s'installe en France hexagonale et en Corse lorsque l'anticyclone des Açores est présent sur le nord ou l'est de l'Europe. Les hautes pressions forment alors "un obstacle au passage des perturbations atlantiques" tandis que "les vents d'est et du sud apportent de l’air chaud et sec sur la France", détaille Météo-France.

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Elle se traduit par une vigilance à la canicule de couleur orange, voire rouge (en cas de canicule extrême). Mais tous les départements n'ont pas le même seuil de déclenchement de ces alertes. Sur le pourtour méditerranéen, par exemple, la vigilance orange à la canicule se déclenche avec 35°C le jour et 23°C la nuit, alors que dans le Nord, il suffira de dépasser 33°C le jour et 18°C la nuit pour basculer en canicule, selon des critères rappelés par l'Institut de veille sanitaire (PDF).

Si ces niveaux d'alerte sont établis localement, c'est parce que dans les régions les plus ensoleillées, les organismes sont mieux adaptés à la chaleur et que les modes de vie, les habitations, les aménagements des villes sont aussi, en général, mieux conçus pour faire face à des températures élevées. Ce qui entraîne un risque de mortalité moins important que dans les régions habituellement plus fraîches, pour des températures équivalentes.

Dôme de chaleur

Le dôme de chaleur désigne "le 'couvercle' fictif sous lequel la chaleur s'accumule jour après jour", dans le cas où un anticyclone est associé à une absence de vent, détaille Météo-France. Les hautes pressions atmosphériques de l'anticyclone empêchent la chaleur de s'évacuer en montant. Celle-ci reste donc bloquée sous un "couvercle", qui empêche par ailleurs les perturbations de pénétrer le dôme. Tant qu'il n'y a pas de vent, l'anticyclone reste stationnaire, ce qui permet à cette situation de durer, pouvant conduire à un pic de chaleur, une vague de chaleur ou une canicule.

Ce terme, utilisé pour la première fois massivement pour décrire la canicule au Canada en 2021, est depuis entré dans les usages, rappelle La Chaîne météo. Si le phénomène est habituel en été, son intensité se renforce avec le réchauffement climatique. "Il a des conséquences plus importantes du fait d’une température globale plus chaude", précise François Gourand, prévisionniste pour Météo-France, auprès de France 2.

Ilot de chaleur urbain

L'îlot de chaleur urbain est une cloche de chaleur qui s'installe la nuit dans les villes et qui se caractérise "par des températures de l'air de plus en plus chaudes au fur et à mesure qu'on se rapproche des centres urbains", explique à franceinfo Cécile de Munck, chargée de recherches au Centre national de recherches météorologiques (CNRM). C'est une mesure relative, exposée en degrés : on parle par exemple d'un îlot de chaleur de +3°C en ville, par rapport à la campagne.

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Le fait que les températures soient plus élevées dans les centres urbains s'explique notamment par l'artificialisation des sols. Alors qu'en zones rurales, "la majorité du rayonnement solaire est dissipée par la végétation durant la journée", en ville, "les surfaces artificialisées accumulent la plupart de la chaleur reçue en journée, les matériaux (routes, bâtiments, etc.) restituant ensuite durant la nuit les chaleurs emmagasinées", détaille Cécile de Munck. A ce phénomène, s'ajoute aussi le rôle joué par les structures verticales des villes, "qui viennent piéger le rayonnement solaire" entre les façades, qui ressemblent alors à des "canyons urbains", ajoute la chercheuse. Enfin, les émissions de chaleur d'origine humaine (trafic automobile, rejets de chaleur industrielle, climatisation, etc.) renforcent encore les îlots de chaleur urbains.

L'îlot de chaleur peut donc exister en toute saison, "mais on ne s'en plaint souvent pas en hiver", note la chercheuse. "Le problème n'est pas l'îlot de chaleur en soi, mais le fait qu'avec lui, on atteint parfois des températures inconfortables et stressantes pour le corps humain" en été, en ville.


Les épisodes de forte chaleur peuvent être dangereux pour la santé, en particulier pour les personnes âgées, handicapées ou isolées, qui sont plus vulnérables. Afin de limiter les risques, pensez à boire de l'eau régulièrement, à éviter les sorties et les efforts physiques aux heures les plus chaudes de la journée, ainsi qu'à fermer les volets et les rideaux des fenêtres exposées au soleil. Si des symptômes inhabituels surviennent (crampes, fatigue soudaine, nausées, vomissements, maux de tête…), n'hésitez pas à contacter le 15. Pensez enfin à prendre des nouvelles de vos proches les plus fragiles durant ces fortes chaleurs.

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