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Mortalité de la canicule 2018 : "Les chiffres ont baissé parce que notre société a compris les risques"

Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France, estime qu'un "effort collectif a été fait" pendant la canicule, mais dénonce dans le même temps un manque d'écoute des professionnels de la santé par le ministère.

Article rédigé par franceinfo
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Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France, le 7 octobre 2017. (SYLVESTRE / MAXPPP)

"Les chiffres ont baissé parce que nous avons une société qui, au cours des 15 dernières années, a compris les risques de la canicule, ça n'a rien à voir avec une option politique", a expliqué vendredi 21 septembre sur franceinfo Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes de France. Il réagissait aux chiffres de la mortalité de la canicule de cet été : 1 500 décès de plus par rapport à une année normale, soit 10 fois moins qu'en 2003.

Selon l'urgentiste, la ministre de la Santé "n'y est pour rien". "On a juste appliqué les mesures de prévention qui ont été mises en place il y a 15 ans. Donc, c'est un effort collectif qui a été fait. Le ministère de la Santé s'est reposé sur les messages de prévention édités ces dernières années. Et deuxièmement, ça ne s'est pas bien passé dans les structures d'urgence cet été, parce qu'il y a une inadéquation entre les besoins et les moyens, et à chaque fois nous avons des difficultés majeures pour fonctionner au quotidien."

Vous pouvez dire ce que vous voulez, la ministre de la Santé ne vous écoute pas.

Patrick Pelloux

à franceinfo

Le problème, poursuit le président de l’association des médecins urgentistes de France, c'est qu'il "prêche dans le désert". "Il y a un gros problème d'humiliation permanente des interlocuteurs du ministère de la Santé. Il va y avoir de plus en plus d'épisodes caniculaires, c'est donc l'ensemble du système qu'il faut revoir. Il y a une responsabilité politique d'adapter et d'organiser autrement le système sanitaire et social. Or, il n'y a aucun indicateur actuellement qui montre que le pouvoir politique a compris l'ampleur et l'enjeu du réchauffement climatique."

Mais il n'y aura jamais zéro mort à cause de la canicule, a rappelé Patrick Pelloux. "C'est comme avoir zéro mort de la grippe, vous n'en aurez jamais. Il y aura toujours des décès à cause de la chaleur et de l'hyperthermie. Mais il faut absolument redonner des moyens aux hôpitaux et au système de santé, et bien sûr que cela suive au niveau du ministère de la Santé."

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