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"C'est très clairement un dérèglement d'avoir des températures aussi douces en hiver", explique un climatologue

Les températures sont anormales pour un mois de décembre, conséquence notamment du réchauffement climatique.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le soleil se couche sur Lavau-sur-Loire, en Loire-Atlantique, le 19 février 2019. (LOIC VENANCE / AFP)

"C'est très clairement un dérèglement d'avoir des températures aussi douces comme ça en hiver", a affirmé mardi 28 décembre sur franceinfo Robert Vautard, climatologue-météorologue, directeur de l'institut Pierre-Simon Laplace, coordinateur d'un des chapitres du rapport du Giec. Des records de douceur sont attendus dans la semaine en France

franceinfo : On est à combien de degrés au-dessus des normes de saison ?

Robert Vautard : On est plusieurs degrés au-dessus des normales de saison. Mais surtout, on va atteindre des valeurs qui sont proches des records, en région parisienne, par exemple, les prévisions de Météo France donnent des températures de l'ordre de 16° mercredi et jeudi. Les records sont plutôt à 17°. Surtout, ce qui est surprenant, c'est cette persistance des températures extrêmement douces. Les records devraient être approchés dans les régions du sud de la France, du sud-ouest, l'ouest, du Centre. Ce redoux est dû principalement à une masse d'air qui nous vient directement de l'Atlantique tropical qui en quelques jours apporte des masses d'air qui sont très chaudes, qui ont été réchauffées par l'océan Atlantique directement et probablement aussi une petite contribution du changement climatique qui nous a apporté certainement un degré de plus ou un petit peu plus.

C'est une illustration de la dégradation du climat ?

C'est très clairement un dérèglement d'avoir des températures aussi douces comme ça en hiver et de façon généralisée pendant plusieurs jours. Et c'est un dérèglement qui apporte en hiver quelques bonnes nouvelles sur le plan de la facture énergétique. On en parle beaucoup en ce moment, mais il y a aussi bien des conséquences sur la perturbation de la végétation, notamment. On a eu par exemple l'hiver 2015 et au printemps 2016, des évènements anormaux, un mois de décembre très doux, suivi d'un printemps extrêmement pluvieux qui ont conduit à une baisse des récoltes assez importante. La végétation a besoin de froid l'hiver pour pouvoir se développer. C'est une perturbation sur la végétation et sur les écosystèmes. Si la douceur persiste, ce qui peut se passer plus tard dans la saison c'est un développement de la végétation précoce qui amène la végétation à une exposition à des gels qui pourraient arriver plus tard en mars et en avril.  

Faut-il s'attendre à ce type de redoux dans les années à venir ?

Le rapport du GIEC est tout à fait clair sur les évènements extrêmes, surtout liés à la chaleur que ce soit en hiver et en été. Les événements extrêmes chauds sont en augmentation de façon généralisée dans le monde à part quelques petites exceptions. Ils sont déjà présents. Le changement climatique se manifeste déjà aujourd'hui et dans un climat de 1,5°C ou 2°C, ces situations extrêmes vont encore augmenter en fréquence et en intensité, aussi bien en hiver qu'en été.

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