COP29 à Bakou : faute d'accord sur l'objectif de financement, la conférence sur le climat est entrée dans les prolongations
Douzième et dernier jour officiel de négociations, et toujours pas de compromis. La conférence sur le changement climatique de l'ONU à Bakou, en Azerbaïdjan, est officiellement entrée dans les prolongations, vendredi 22 novembre à 18 heures (15 heures à Paris). Les négociateurs de près de 200 pays ne sont pas d'accord sur le nouvel objectif de financement pour le climat que les pays développés devront fournir dans la prochaine décennie aux pays en développement.
Quelques heures auparavant, la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 avait proposé de fixer à 250 milliards de dollars par an d'ici 2035 la contribution des pays développés à la finance climatique pour les pays en développement. En deux semaines de tractations, il s'agissait de la première fois qu'un chiffre était proposé formellement au sommet. Ce chiffrage reflétait la demande des pays développés, a précisé la présidence de la COP29.
Une proposition "inacceptable et inadaptée"
Mais ce montant a rapidement été rejeté par plusieurs parties. "La proposition" faite par les pays développés "de fournir 250 milliards de dollars par an d'ici 2035 est totalement inacceptable et inadaptée pour mettre en œuvre l'accord de Paris", a immédiatement réagi le président du groupe africain à la COP29, le négociateur kényan Ali Mohamed. "Le monde brûle, nous ne pouvons pas attendre des cacahuètes", a de son côté fustigé Friederike Roder, de l'ONG Global Citizen.
En conséquence, la présidence de la COP29 a assuré travailler à un objectif plus "juste et ambitieux". "Nous allons bien entendu continuer à discuter avec les parties", a déclaré le négociateur en chef azerbaïdjanais, Ialtchine Rafiev, promettant de faire "des ajustements finaux". Depuis le début des tractations, différents montants ont été réclamés par les pays en développement, notamment "au moins 500 milliards de dollars par an" de la part d'un groupe comprenant 134 pays, dont la Chine.
L'argent de la finance climatique sert aux pays pauvres pour investir dans les énergies bas carbone et adapter leur économie à un climat plus destructeur, par exemple en investissant dans l'irrigation ou en adaptant les villes à des inondations plus fréquentes.
L'Union européenne, premier contributeur mondial à la finance climatique, n'a pas dévoilé publiquement le montant sur lequel elle est prête à s'engager. Elle exige en échange des avancées dans d'autres domaines, en particulier dans la poursuite de l'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui rencontre la résistance du groupe arabe qui s'oppose à tout ciblage des énergies fossiles.
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