La moitié des émissions de la planète proviennent des 10% d'habitants les plus riches
A l'inverse, la moitié la plus pauvre de la planète n'est responsable que de 10% des rejets polluants.
Oui, les pays riches ont une responsabilité dans le réchauffement de la planète. Dix pour cent des habitants les plus riches de la planète sont responsables de plus de la moitié des émissions de CO2. A l'inverse, la moitié la plus pauvre du globe n'est responsable que de 10% des rejets de dioxyde de carbone. Ce grand écart figure dans un rapport de l'ONG britannique Oxfam, publié mercredi 2 décembre, en pleine conférence climat (COP21) à Paris.
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"Le changement climatique est intrinsèquement lié aux inégalités économiques : c'est une crise induite par les émissions de gaz à effet de serre des nantis qui frappe le plus durement des pauvres", affirme le rapport "Inégalités extrêmes et émissions de CO2", publié en marge des négociations climat. Il montre qu'une personne qui fait partie des 1% les plus riches au monde "génère en moyenne 175 fois plus de CO2 qu'une personne se situant dans les 10% les plus pauvres".
Une prise en compte des modes de vie
Alors que le calcul des émissions de CO2 se fait généralement en fonction de la production par pays, l'étude porte, elle, sur les émissions de CO2 directement liées aux modes de consommation individuelle. Elle prend donc en compte les produits importés et compare ainsi les effets des modes de vie sur le climat.
Oxfam montre que, même si les émissions totales des grands pays émergents progressent très vite, "les émissions liées au mode de consommation des habitants les plus riches dans ces pays restent bien plus faibles que celles de leurs équivalents dans les pays riches de l'OCDE".
Une étude similaire avait été publiée début novembre par les économistes français Lucas Chancel et Thomas Piketty. Leurs travaux établissaient qu'un Nord-Américain émettait en moyenne 22,5 tonnes d'équivalent CO2 par an, quand ce chiffre était de 2,2 pour un Africain.
La question de la "responsabilité historique"
"Les pays en développement doivent faire leur part, mais c'est aux pays riches qu'il appartient de montrer la voie, et d'assumer les conséquences désastreuses de leurs modes de développement et de consommation", estime Romain Benicchio, responsable des politiques climat à Oxfam France.
La question de la "responsabilité historique" des pays industrialisés dans le dérèglement climatique, ainsi que celle de l'aide financière aux pays du Sud pour accompagner leur adaptation aux effets du réchauffement, sont des points critiques des négociations internationales en cours sur le climat.
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