Au moins un quart des sols terrestres deviendront "significativement" plus secs même en cas de limitation du réchauffement climatique
Une centaine de chercheurs bénévoles de 45 pays alertent sur la disparition progressive des terres cultivables, et donc des ressources alimentaires.
Des experts publient lundi 26 mars la première étude mondiale jamais réalisée sur la détérioration des sols de la planète. Ce phénomène lié au réchauffement climatique entraîne une dégradation de l'eau et des aliments, ce qui accentue les phénomènes de migration de populations.
"La dégradation des sols n'est pas un problème isolé : elle affecte de multiples régions et de nombreux habitants du monde. Elle altère la production de nourriture, la qualité de l'eau (...) et lorsque la terre se dégrade, souvent les gens migrent", détaille le scientifique Robert Watson, à la veille de la révélation de cette vaste enquête. Ce rapport a été réalisé par une centaine de chercheurs bénévoles de 45 pays pour le compte de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
95% de notre alimentation provient de la terre
Comme l'étude sur la biodiversité, le rapport de lundi a demandé trois ans de travail et compile toute la littérature scientifique récente sur ce thème, traité pour la première fois à l'échelle mondiale. Le thème est primordial à la survie même des humains : 95% de notre nourriture provient directement ou indirectement de la terre, selon l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Et il y a urgence : une étude publiée dans la revue scientifique Nature Climate Change a souligné en janvier qu'un quart des sols de la planète deviendraient "significativement" plus secs même si l'humanité réussit à en limiter le réchauffement à deux degrés de plus, but fixé par l'Accord de Paris. Une gestion déraisonnable des terres provoque une dégradation des sols en causant pollution, érosion, épuisement des sols, qui perdent en nutriments et en productivité.
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