"Des gens sont déjà gênés par les ambroisies" : une année difficile pour les personnes allergiques aux pollens
L’ambroisie, un pollen violemment allergisant, gagne chaque année un peu plus de terrain. Dans la Drôme, entre 10 à 20% de la population y est allergique et le confinement n'a pas arrangé les choses.
Dans un champ de blé de Chabeuil, près de Valence (Drôme), l'agronome Michel Mangin nous montre cette plante qu'il connaît bien. "Il n'y a pas besoin de marcher beaucoup, indique-t-il, montrant cette tige de couleur "verte, violacée", d'aspect "velu". Il décrit cette plante aux feuilles vertes, qui ressemble pour certains à une feuille de chanvre : l'ambroisie.
Michel Mangin est administrateur de l’association "Stop ambroisie". À Chabreuil, elle recouvre désormais une bonne partie du territoire : selon ses relevés, 10% de la commune était concernée l’an dernier. "On a vu arriver de l'ambroisie et on n'a rien fait, parce qu'on a considéré que c'était un problème mineur, déplore l'agronome. Ici, on est sur une parcelle de blé, de quelqu'un qui va laisser ses chaumes de blé tranquilles jusqu'en octobre... Il va avoir de la production de pollen en août, septembre, voire en octobre. Donc il va embêter ses concitoyens pendant deux mois, deux mois et demi."
Une année particulièrement problématique
L'un des moyens efficaces pour protéger les personnes allergiques, c'est de l'arracher le plus tôt possible. "Cela se passe mal, assure Vincent Penel. Il est palynologue, c’est-à-dire qu’il mesure et analyse les pollens au laboratoire des pollens de la Drôme. "Il y a deux ans, j'ai dû prendre de la ventoline pendant trois semaines. Cela provoque beaucoup d'éternuements, de gêne au niveau respiratoire, au niveau oculaire."
C'est une allergie très invalidante et vraiment, on est mal du matin au soir et c'est un peu compliqué à gérer.
Vincent Penel, palynologueà franceinfo
Selon lui, cette année sera particulièrement problématique à cause du confinement lié à l'épidémie de coronavirus. "Là, on a déjà des taux de pollen qui commencent à apparaître, explique Vincent Penel. J'observe déjà des gens qui sont gênés par les ambroisies, et effectivement je pense qu'il est possible qu'on ait une grosse année aux ambroisies, tout simplement parce que des surfaces couvertes seront importantes, parce qu'on n'a pas pu nettoyer comme il fallait."
Selon l’Agence régionale de santé, entre les consultations, les médicaments et les arrêts de travail, l’ambroisie représente un coût de 40 millions d’euros chaque année pour la seule région Auvergne-Rhône-Alpes.
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