Cet article date de plus de trois ans.

Gaz à effet de serre : "Je pense qu'on est en train de rater le coche", s'inquiète l'eurodéputé écologiste Mounir Satouri

"Nos émissions sont en augmentation de 8 %", souligne l'eurodéputé qui estime que cela "vient entacher la crédibilité de la France".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'eurodéputé écologiste Mounir Satouri. (PATRICK KOVARIK / AFP)

"Je pense qu'on est en train de rater le coche", s'est inquiété l'eurodéputé écologiste Mounir Satouri jeudi 4 novembre sur franceinfo, alors que les émissions de CO2 sont quasiment de retour au même niveau qu'en 2019, après une chute spectaculaire en 2020 en raison des confinements pour enrayer la pandémie de Covid-19 dans le monde. Le directeur de la campagne présidentielle de Yannick Jadot appelle à plus d'ambition pendant la COP26.

franceinfo : Que pensez-vous du retour des émissions de CO2 à leur niveau d'avant la crise sanitaire ?

Mounir Satouri : On espérait que cette crise brutale du Covid-19, ce ralentissement des émissions, serait un changement de trajectoire, malheureusement on constate que ce n'est qu'une parenthèse. Je pense qu'on est en train de rater le coche. Quiconque se satisferait de son action climatique serait irresponsable. Ce qui se joue, c'est notre capacité dans les prochaines années sur la planète. On a dix ans pour agir de manière ambitieuse, pour transformer radicalement nos modes de vie. La crise du Covid-19 nous a montré que quand l'humanité est contrainte on sait faire.

"Il va falloir beaucoup de volonté politique, beaucoup d'investissements à l'échelle de la planète pour pouvoir limiter le réchauffement climatique et tout se jouera dans la prochaine décennie."

Mounir Satouri, eurodéputé écologiste 

à franceinfo

Dans le cadre de la COP26, 190 pays se sont engagés à sortir du charbon à partir de 2030. N'est-ce pas une preuve de leur engagement ?

Ce n'est pas assez ambitieux. Il y a pire que de ne pas agir, c'est de donner l'impression qu'on agit. Il va falloir une réaction beaucoup plus forte. Nous dépendons complètement de la Chine qui est l'usine du monde. Il nous faut plus de relocalisations. Nous sommes pour la taxe carbone aux frontières. Nous souhaitons qu'il n'y ait plus d'argent public qui soutienne des activités néfastes pour le réchauffement climatique. L'enjeu est tellement immense qu'il va falloir une action beaucoup plus forte et beaucoup plus d'engagement. Et il faut beaucoup de financements parce que si nous voulons que des pays comme l'Inde réduisent leurs émissions, il faut qu'on les aide en termes d'investissements forts pour que leur modèle économique ne soit pas un modèle énergivore. Il faut beaucoup de courage politique, y compris au sein de l'Union européenne et de la France. Nous avons un impératif d'exemplarité. Force est de constater qu'Emmanuel Macron n'est pas l'homme de la situation, il n'est pas à la hauteur.

Votre candidat à la présidentielle, Yannick Jadot, va se rendre à la COP26. Qu'en attend-il ?

Il participera aux négociations en tant que député européen et au titre de l'Union européenne. Il souhaite que l'UE et d'abord la France soient exemplaires et qu'on puisse infléchir les décisions des autres États pour avoir que les plus importants émetteurs de gaz à effet de serre signent un accord pour réduire leurs émissions. On a un devoir d'exemplarité.

"J'entends qu'Emmanuel Macron profite de la COP26 pour donner des leçons à la planète entière mais on a un devoir d'exemplarité : nous sommes le pays de la COP21 et pourtant l'État français a été condamné par la justice pour son inaction climatique."

Mounir Satouri

à franceinfo

Nos émissions sont en augmentation de 8 % alors que nous devons les baisser. Tout cela n'est pas à la hauteur et vient entacher la crédibilité de la France dans le rôle qu'elle peut jouer au sein de l'Union européenne et dans le monde.

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.