Ilots de chaleur en ville : les ménages modestes sont plus exposés que les autres, démontre l'Insee
Les villes se réchauffent et les plus démunis sont en première ligne : les quartiers populaires, en général denses et peu végétalisés, sont en moyenne les plus exposés au phénomène d'îlots de chaleur, a dévoilé l'Insee dans une étude, mercredi 13 novembre. Des neuf métropoles françaises, analysées finement grâce à des données satellitaires européennes, c'est à Lyon que l'écart d'exposition aux îlots de chaleur entre les ménages classés selon leur niveau de vie est le plus marqué : à l'été 2017, sans canicule, il atteignait 0,41°C entre le dixième des ménages les plus fortunés et celui des moins riches, devant Nice, où cet écart montait à 0,37°C.
Ces différences "ne sont pas nécessairement significatives en termes de santé publique, mais servent d'indicateur pour des écarts plus grands lors des futures vagues de chaleur", explique l'institut, qui évoque des écarts plus prononcés en ville qu'à la campagne, a fortiori lorsque les températures absolues sont plus élevées.
L'effet d'îlot de chaleur urbain, lié au béton qui stocke la chaleur le jour et la rediffuse la nuit, mais aussi à la circulation automobile et aux rejets d'air chaud par les dispositifs de climatisation, peut être tempéré par des espaces végétalisés et des sols non imperméabilisés, qui conservent l'humidité. Mais tout le monde n'est pas sur un pied d'égalité face à ce risque. "De façon générale, les ménages pauvres avec au moins une personne particulièrement jeune ou âgée sont exposés à des températures en moyenne légèrement plus élevées que les autres ménages. Ces ménages sont plus vulnérables aux fortes températures, et disposent de moins de possibilités pour y faire face : ils ont notamment plus rarement la climatisation ou une résidence secondaire", assure l'institut.
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