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"On doit aller chercher la neige dans l'hémisphère sud" : comment l'élite du ski français s’adapte au changement climatique

Les sports d’hiver sont de plus en plus menacés par les conséquences du changement climatique notamment les grandes compétitions. La Fédération française de ski organise des entraînements en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le skieur français Alexis Pinturault, durant la Coupe du monde de ski alpin messieurs à Val d'Isère en Savoie, le 15 décembre 2019. Illustration. (JEFF PACHOUD / AFP)

Quand Michel Vion, disputait la Coupe du monde de ski dans les années 1980, il se préparait durant l’été sur les pentes des glaciers français, à Tignes, Val-d'Isère ou aux Deux Alpes. Impossible aujourd’hui. Alors le président de la Fédération française de ski doit organiser des voyages à l’autre bout du monde pour ses athlètes. "On doit aller chercher la neige, là où elle est, dans l'hémisphère sud, explique Michel Vion. Il y a quelques années, cela se faisait sur nos glaciers en Europe, et en France en particulier. Maintenant, il faut aller chercher la neige en Australie ou en Nouvelle-Zélande. On n’a pas le choix."

Depuis le début des années 2000, l'équipe de France de ski organise ainsi ses stages de préparation estivaux dans l'hémisphère sud. Les skieurs de l'élite profitent ainsi de l'hiver austral à Ushuaia, en Terre de Feu, ou au Chili pour le ski de vitesse. Et ils y croisent souvent d'autres équipes européennes.

Réchauffement climatique et bilan carbone

Les meilleurs skieurs français ont tous grandi en montagne. Ils ont vécu les premières conséquences du réchauffement climatique, comme Alexis Pinturault qui s’est préparé cet été à Ushuaia. Le leader du classement général de la Coupe du monde pense que le ski de haut niveau devrait montrer l’exemple : "Il faudrait regrouper les épreuves féminines et masculines. On est l’un des rares sports où les deux ne sont jamais au même endroit. Il ne faut pas s’attendre à ce que l’on ne fasse plus aucun déplacement ou que l'on se déplace tous en bus, il ne faut pas rêver. Mais ce serait déjà un pas énorme." 

Le stockage de la neige, souvent artificielle, permet encore d’organiser les compétitions. Mais le calendrier et la carte de la Coupe du monde pourraient bientôt être modifiés.

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