Un procès historique sur le climat s'est ouvert devant la Cour internationale de justice de l'ONU
La plus haute juridiction de l'ONU entame, lundi 2 décembre à La Haye (Pays-Bas), des audiences historiques visant à définir les obligations juridiques des pays face au changement climatique et pour aider les nations vulnérables à le combattre. Des représentants du Vanuatu et d'autres îles à risque de l'océan Pacifique ont lancé les débats à 10 heures, devant un panel de quinze juges de la Cour internationale de justice (CIJ).
"L'issue de ces procédures aura des répercussions sur plusieurs générations, déterminant le sort de nations comme la mienne et l'avenir de notre planète", a déclaré Ralph Regenvanu, envoyé spécial pour le changement climatique au Vanuatu, à l'ouverture des débats. "Il s'agit peut-être de l'affaire la plus importante de l'histoire de l'humanité."
Au cours des deux prochaines semaines, plus de 100 pays et organisations présenteront des observations sur le sujet, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré devant la Cour basée à La Haye. Les militants espèrent que l'avis des juges de la CIJ aura des conséquences juridiques importantes dans la lutte contre le changement climatique. Mais d'autres craignent que la demande d'avis consultatif non contraignant, soutenue par l'ONU, n'ait qu'un impact limité et qu'il faille des mois, voire des années, à la plus haute juridiction pour rendre son avis.
Deux questions soumises aux juges
En 2023, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution dans laquelle elle a soumis deux questions clés aux juges internationaux : "Quelles obligations les Etats ont-ils en vertu du droit international pour protéger la Terre contre les émissions de gaz à effet de serre" et quelles sont les conséquences juridiques ? La seconde question est liée aux responsabilités des Etats pour les dommages causés aux petits pays plus vulnérables et à leurs populations, en particulier aux pays menacés par l'élévation du niveau des mers et par des conditions météorologiques difficiles dans des régions comme l'océan Pacifique.
Les audiences au palais de la Paix se déroulent quelques jours après la conclusion d'un accord sur le climat âprement négocié lors du sommet COP29 en Azerbaïdjan, qui stipule que les pays développés doivent fournir au moins 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 pour le financement de la lutte contre le changement climatique. Les pays les plus pauvres ont fait part de leur mécontentement quant à l'engagement des riches pollueurs et l'accord final n'a pas mentionné l'engagement mondial d'abandonner les combustibles fossiles.
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