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Vidéo Climat : "Le déclencheur du plan de planification ne pourra qu'être conjoncturel, il faudra une crise", constate le groupe de réflexion The Shift Project

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Article rédigé par franceinfo
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Le président du groupe de réflexion The Shift Project, Jean-Marc Jancovici, faisait partie du groupe d'experts du climat reçus mercredi par Emmanuel Macron. Il a porté "trois demandes relatives au fonctionnement de l'État" au président. Mais il n'est pas dupe de l'"enjeu électoral" de la question à quelques semaines des législatives.

"Le déclencheur du plan de planification ne pourra qu'être conjoncturel, il faudra une crise", a constaté, fataliste, Jean-Marc Jancovici, président du groupe de réflexion The Shift Project, qui élabore des solutions pour atténuer les bouleversements climatiques, jeudi 5 mai sur franceinfo. "Ça va quand même dans le bon sens",  a-t-il ajouté, rappelant la baisse de 5% des émissions de gaz à effet de serre en 2020 en France. Mais pour atteindre les objectifs fixés, il faudrait que l'empreinte carbone de la France baisse de 25% pendant le deuxième mandat d'Emmanuel Macron. Le président réélu a reçu mercredi des experts du climat dont Jean-Marc Jancovici.

>> C'est quoi la planification écologique, dont Emmanuel Macron veut charger son futur Premier ministre ?

franceinfo : Que vous a dit Emmanuel Macron ?

Jean-Marc Jancovici : Le président nous a répété qu'il souhaitait mettre en place une planification écologique. Il a essentiellement posé des questions, il a dit peu de choses. Les gens qui étaient autour de la table étaient essentiellement des scientifiques, il y avait peu de gens du monde économique et peu de gens du monde associatif.

Avez-vous eu des précisions sur cette planification ?

Non. On est deux mois avant les législatives et il a besoin de se positionner sur le sujet, à partir du moment où toute une fraction de la population est intéressée par le sujet. Il y a un enjeu électoral évident. C'est l'élément majeur du calendrier. Mais le déclencheur du plan de planification ne pourra qu'être conjoncturel, il faudra une crise ou qu'on prenne un grand coup sur la tête. C'est souvent comme ça en politique. mais ça va dans le bon sens.

Quel message avez-vous porté ?

J'avais trois demandes relatives au fonctionnement de l'État. Il y avait une demande qui concernait la création d'une instance placée auprès du Premier ministre qui soit capable d'instruire les dossiers de manière transversale avant prise de décision. Aujourd'hui, les arbitrages entre ministères sont faits par des interministériels. Il y a quelques domaines dans lesquels les décisions sont prises de manière transversale en amont de la prise de décision, notamment en ce qui concerne l'Europe, et on a suggéré que cela serait utile de faire la même chose sur les questions de transition écologique. La deuxième chose dont j'ai parlé c'est de la formation continue accélérée de toute la haute fonction publique sur les questions écologiques parce que les gens ne savent pas de quoi on parle. La dernière demande c'est de durcir les obligations de transparence des entreprises. Si on demande aux entreprises de compter le carbone de manière sérieuse, il faut qu'elles aient le moyen de le faire. Cela permet de comprendre ce que l'on fait.

Que faut-il faire d'autre ?

Si on veut que la planète ne se réchauffe pas de plus de deux degrés par rapport à sa température dite préindustrielle, il faut que les émissions de gaz à effet de serre baissent de 5% par an, tous les ans à partir de maintenant. Or, elles augmentent.

"En 2020 les émissions planétaires ont baissé de 5% et il faudrait répéter ça tous les ans."

Jean-Marc Jancovici, président du groupe de réflexion The Shift Project

à franceinfo

Cela voudrait dire que pendant le deuxième mandat d'Emmanuel Macron il faudrait que l'empreinte carbone de la France baisse de 25%.

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