Cyclone Chido à Mayotte : un sénateur demande "une commission d'enquête sur la gestion de la crise" sur l'archipel

"Laisser les gens quatre jours sans eau, sans électricité sans nourriture, je suis très très en colère", lance le sénateur.
Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, le 18 novembre 2019. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Le sénateur de Mayotte, Saïd Omar Oili, va "demander une commission d'enquête sur la gestion de la crise" sur l'archipel, annonce-t-il sur franceinfo mercredi 18 décembre, quatre jours après le passage du cyclone Chido. "Laisser les gens quatre jours sans eau, sans électricité sans nourriture, je suis très très en colère", lance le sénateur.

L'aide commence à arriver dans l'archipel avec bientôt la mise en place d'un hôpital de campagne pour "compléter" l'hôpital de Mayotte, a annoncé sur franceinfo le porte-parole de la Sécurité civile. Mais elle difficile à mettre en place : le cyclone a détruit 90% des pylônes et relais de communication privant la population de téléphone et  d'internet. Des postes médicaux avancés vont également être renforcés. Et environ 120 tonnes de nourriture vont être acheminées mercredi via un pont aérien depuis l'île de La Réunion et un hôpital de campagne doit être installé d'ici la fin de semaine. 

"C'est la plus grande crise naturelle en France"

"Il était temps, lance le sénateur de Mayotte qui ne décolère pas. Depuis samedi, plein de gens sont venus me voir en me disant 'voilà le résultat de votre inefficacité'", explique Saïd Omar Oili. Il décrit des habitants, des enfants, des vieillards "le regard dans le vide". Beaucoup ont fait leurs courses en prévision du cyclone mais ont du tout jeter "à la poubelle" faute d'électricité. 

"Il faut agir!", presse le parlementaire. "ll faut soigner les gens, il faut de l'eau, de la nourriture. Il y a des lycées, des collèges détruits à 80%. Est-ce que les enfants vont reprendre l'école, vont passer le bac ?", interpelle Saïd Omar Oili désemparé. "Je n'ai aucune information dans l'organisation de tout ça. On a l'impression que les gens sont dans leur tour, leur palais", fustige l'élu. 

"Si on ne réagit pas rapidement, on va avoir une crise sanitaire majeure", alerte le sénateur de Mayotte.

"Nous sommes en saison des pluies, il fait très chaud et dans les décombres et il y a encore des gens qui sont ensevelis."

Saïd Omar Oili, sénateur de Mayotte

à franceinfo

"Il faudrait que chacun en métropole prenne conscience de l'ampleur des dégâts ici", insiste Saïd Omar Oili, "c'est la plus grande crise naturelle en France".

Dans un courrier adressé mercredi au Premier ministre François Bayrou, le président du conseil départemental de Mayotte, Ben Issa Ousséni, a demandé "le déclenchement de l'état d'urgence" et "la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, indispensable pour activer les dispositifs d'aide d'urgence et engager la reconstruction du territoire, de manière durable". Le cyclone Chido, le plus violent depuis 90 ans, a dévasté le département le plus pauvre de France. Selon un bilan officiel toujours très provisoire mercredi à la mi-journée, il a fait 22 morts et 1 373 blessés

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