Reportage "C'est le 1er janvier, mais on n'a rien à fêter" : à Mayotte, un réveillon du Nouvel An marqué par les dégâts du cyclone

Dans les rues de Mayotte, les habitants n'avaient pas vraiment le cœur à la fête en ce 31 décembre.
Article rédigé par Agathe Mahuet, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme marche à côté d'un monticule de déchets sur un trottoir de Mamoudzou, le 27 décembre 2024. (AGATHE MAHUET / FRANCE INFO / RADIO FRANCE)

La vie reprend, malgré tout. Dans l'archipel français de Mayotte, ravagé par le cyclone Chido, fêter le passage à l'année 2025 n'était pas tout à fait la priorité de tous les habitants. Mais la vie a repris peu à peu, comme ici, cette lumière dans la nuit qui émane de ce café-restaurant sur le port de Mamoudzou, ce 31 décembre 2024. "Caribou ! Bienvenue ! Venez rentrer !", salue le gérant, tout sourire.

Si le lieu a été partiellement détruit par le cyclone, le propriétaire a quand même eu envie de rassembler la famille : "On oublie Chido, on se laisse aller, on profite ce soir !", assure-t-il. Et une autre voix de glisser : "La vie continue, on va se relever et puis voilà !"

"Qu'on passe à autre chose"

Léana, pourtant, qui est au comptoir, a du mal à se détendre : "Je n'ai pas vraiment le cœur à la fête. Je n'avais pas trop l'envie de fêter le Nouvel An, histoire que cette année passe très vite et qu'on l'oublie, qu'on passe à autre chose...", confie la jeune femme.

Dehors, un peu plus loin, Mariana et Neyla sont venues voir la mer pour la première fois depuis le passage du cyclone. Elles sourient et elles chantent : "Ça, c'est de la musique qui ne parle que de Mayotte après le cyclone Chido", fait remarquer l'une d'elles, avant de chantonner les paroles en mahorais.

"C'est le 1er janvier, mais on n'a rien à fêter, on ne peut pas faire la fête. Chez nous, on n'a pas d'électricité, pas d'eau, pas d'argent... C'est la misère. Tout est détruit. On ne peut pas fêter la bonne année, il n'y a rien. On n'a pas pu fêter Noël non plus..."

Une habitante de Mayotte

à franceinfo

Après avoir annoncé, lundi 30 décembre, à Mayotte une batterie de mesures destinées au redressement de l'archipel, François Bayrou a achevé son déplacement mardi dans la région en répétant que le département ravagé par le cyclone Chido n'avait pas vocation à devenir "une île bidonville". "Je ne peux pas regarder les Mahorais dans les yeux en acceptant que leur île devienne le rendez-vous de tous les bidonvilles les plus dangereux et les plus indignes", a déclaré le Premier ministre depuis La Réunion, principale base logistique de l'aide à Mayotte. Le cyclone Chido a fait 39 morts, selon le dernier bilan officiel, et a laissé derrière lui des dégâts matériels importants.

Le reportage à Mayotte d'Agathe Mahuet et Gilles Gallinaro
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