"Des centaines et des centaines de chantiers" : un an après le passage de l'ouragan Irma, l'île de Saint-Martin peine à se redresser
Confrontée notamment aux retards des indemnisations d'assurance et au manque de main-d’œuvre, l’île antillaise poursuit sa lente reconstruction.
Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, l’ouragan Irma frappait les Antilles, ravageant notamment Saint-Martin. Cette catastrophe naturelle, d'une ampleur inédite, a provoqué la mort de 11 personnes et causé la destruction de 95% du bâti sur l’île. Un an plus tard, Saint-Martin ressemble encore à un vaste chantier, a constaté franceinfo.
Des rues de Marigot, la plus grande ville de la partie française de l'île, aux plages très chics de la baie orientale, il est impossible d'échapper aux stigmates d’Irma. Des épaves de bateaux, de voitures, des toits arrachés par endroits sont visibles, ainsi qu’une multitude de chantiers en cours. Ici, on reconstruit encore, toujours, mais on garde espoir, indique Patrick, un habitant de l’île. "Je vois que les toitures sont un peu réparées, je vois des gens qui travaillent", décrit-il. C'est le début. On ne baisse pas les bras. On a morflé, mais ils ne nous auront pas."
Des indemnisations toujours attendues
À environ deux km de Marigot, Estelle, son mari et leur petite fille de six ans vivent dans un quartier résidentiel. Le toit et le rez-de-chaussée de leur habitation ont été dévastés par le passage d'Irma. La famille a déposé un dossier d'indemnisation. Un an après le déluge, "rien n'a commencé", côté travaux, explique Estelle. Il a fallu attendre, dit-elle, le traitement des dossiers par les assurances et cela a pris "des semaines, voire des mois". De toute façon, trouver une entreprise n'était pas évident.
Il y a des centaines et des centaines de chantiers. On ne peut commander que maintenant. Et je n'aurai les fenêtres et les volets roulants que d'ici trois mois.
Estelle, une habitante de Saint-Martinà franceinfo
Sur la trentaine d’appartements de la résidence, seulement sept ont pu être reconstruits. Pour les autres, les indemnisations ou les entreprises de réparation sont en attente.
Un système D pour la reconstruction
Un peu plus loin, au bord de la mer, se situe le quartier populaire de Sandy Ground, dévasté lui aussi par Irma. Certains habitants comme Louis, ont décidé de se débrouiller en famille : "On a refait la toiture, les portails, les fenêtres, explique-t-il. Là, on s'occupe du terrain." Louis n’étant pas assuré comptait beaucoup sur les aides en faveur des plus défavorisés, mais il les attend toujours, affirme-t-il.
L'État, le gouvernement local, tout le monde parle, mais il n'y a pas d'actions.
Louis, du quartier de Sandy Ground à Saint-Martinà franceinfo
Juste à côté de sa maison toujours dans un état précaire, une montagne de gravats témoigne, un an après, de la violence de l'ouragan. C’était la maison de sa cousine, l'une des 11 victimes d’Irma.
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