Inondations : pourquoi la décrue de la Seine prendra plusieurs jours
Les cuvettes qui se sont remplies d'eau durant la crue prendront un certain temps à se vider, selon Vigicrues.
En moins de trois jours, les intempéries ont fait grimper le niveau de la Seine de deux mètres. Il faudra toutefois beaucoup plus de temps pour que la décrue s'achève. Le pic, qui a atteint 6,10 mètres dans la nuit du vendredi 3 au samedi 4 juin, est en effet plutôt "un plateau" selon le ministère de l'Environnement. Le fleuve, dont le niveau est passé sous les 5,77 mètres dimanche, reflue très lentement.
Mais pourquoi la décrue prend-elle autant de temps ? "Les cuvettes qui se sont remplies d'eau lorsque la rivière a débordé vont mettre du temps à se vider", indique Bruno Jamet, responsable de Vigicrues, à L'Express. Ce phénomène explique par exemple pourquoi le niveau de l'eau peut parfois continuer à monter alors que la pluie s'est arrêtée.
En 1910, la décrue avait duré deux mois
La vidange de l'eau qui s'est accumulée en surface peut être plus ou moins rapide en fonction de la pente du fleuve. Celle de la Seine est relativement faible, ce qui contribue à rallonger la durée de la décrue, indique le Huffington Post. En 1910, le phénomène avait ainsi duré près de deux mois.
Vigicrues prévoit qu'il faudra cette fois entre cinq et dix jours pour que la Seine revienne dans son lit. Plus prudente, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal estime qu'il faudra "plusieurs semaines" avant que la situation ne revienne à la normale.
De nouvelles pluies pourraient ralentir la décrue
Il est difficile d'évaluer la durée de la décrue avec précision : de nouvelles précipitations en Ile-de-France pourraient freiner le phénomène, comme ce fut le cas avec le Loing jeudi 2 juin. "[De nouvelles pluies] peuvent aussi relancer la montée des eaux : c’est ce qu’on appelle une crue multiple", ajoute la géographe Magali Reghezza-Zitt, interrogée par le Huffington Post.
Pas de panique toutefois : Météo France ne prévoit pas "d'épisode de pluie significatif qui pourrait contrarier la tendance à la décrue déjà amorcée en amont de Paris". Le Zouave du pont de l'Alma devrait donc bientôt avoir les pieds au sec.
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