: Reportage Une semaine après la plus grosse inondation de son histoire, Annonay consciente qu'elle va devoir "s'adapter"
Le ciel bleu dans le ciel d’Annonay ne suffit pas à calmer l'angoisse d'une nouvelle inondation chez les retraités, comme Claudine. "Il arrivera ce qu’il arrivera mais j’espère que ce ne sera pas aussi fort que jeudi. C’est une ville où il y a beaucoup d’anciens. Ils n’ont jamais vu ça et c’est vrai qu’ils sont assez perturbés”, raconte la retraitée. Jeudi dernier peu avant 10 heures, la petite commune arédchoise connaissait la plus grosse inondation de son histoire. Et Météo France annonce pour samedi encore des averses, en prolongement d'un épisode cévenol plus au Sud.
La montée des eaux la semaine dernière a provoqué d'importants dégâts matériels, qui se chiffrent à "entre 8 et 10 millions d'euros, simplement sur ce qui relève de la voirie pour la commune", selon l’adjoint au maire Clément Chapel, qui estime que la ville va devoir "s'adapter aux conditions météorologiques qui sont amenées à se répéter avec le dérèglement climatique". L'élu local s'interroge notamment sur l'aménagement d'une de ses avenues comportant "beaucoup de rez-de-chaussée commerciaux et de sous-sols". Il se demande comment cette "zone inondable" peut être utilisée.
"Il va falloir qu'on prenne des mesures préventives sur des aspects matériels, comme le parpaing pour verrouiller les accès ou limiter l'utilisation de sous-sol quand c'est possible."
Clément Chapel, adjoint au maire d'Annonaysur France Inter
La boue nettoyée, les rues ont toutefois presque retrouvé leur aspect d'avant. Deux tiers des 60 commerces touchés ont rouvert. Mais les clients sont rares. Magali et Julie sont partagées sur l'avenir. "L’ouverture nous tenait à cœur pour qu’Annonay reprenne un semblant de vie. Notre plus grosse inquiétude, c’est que le client et les clientes ne reviennent plus en centre-ville", confie la première. Julie en revanche est plus optimiste : "Ça va repartir, je suis très confiante. Tous les commerçants ont été énormément aidés. Il y a eu une solidarité incroyable. C’est toujours hyper important de relancer la machine rapidement. Il faut relancer vite, on a bientôt les ‘Gourmandises Ardèche’ qui arrivent donc faut y aller ! Il faut se remonter les manches", conclut-elle.
En attendant, tous guettent l'arrêté de catastrophe naturelle, pourtant pas forcément avantageux, selon cet assureur. "Pour les commerçants, on a une franchise qui est de 10% de la valeur du sinistre avec un plafond qui va à 10 000 euros et un minimum qui est à 1 140 euros, détaille-t-il. Ça fait une franchise très élevée par rapport à des contrats qui traditionnellement ont plutôt des franchises en centaines d’euros”.
Le maire Simon Plénet sillonne la ville. Tout le monde le sollicite. "J’attends des expertises pour savoir ce que l’on peut faire, qui décide, explique-t-il. Est-ce qu’un restaurant où l’eau est arrivée au plafond peut demain être encore un restaurant ? Est-ce que le s assurances vont l’accepter ? On aura des réponses j’espère vendredi avec les services de l’État et du Sdis pour préciser le protocole". Une facture à 10 millions d’euros, c’est un montant "démentiel", commente sur France Inter son adjoint Clément Chapel. Annonay ne pourra "porter seule" ce budget. Comme le maire, il en appelle à la solidarité "de l'ensemble des collectivités, le département et la Région" et "attend de l'État qu'il soit aux côtés" de la commune.
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