Neige : combien de temps cela va-t-il durer ?
L'épisode neigeux qui touche la France intervient particulièrement tard dans la saison. Pourquoi ? Est-ce exceptionnel ? Les réponses d'un prévisionniste.
Deux départements en vigilance rouge, 27 autres en vigilance orange. La France est confrontée à d'importantes chutes de neige qui paralysent les transports dans de nombreux départements, mardi 12 mars. Alors que le président François Hollande vient d'annoncer un "dispositif exceptionnel", francetv info a interrogé Jérôme Cerisier. Ce prévisionniste de Meteo Consult explique que le phénomène est exceptionnel sur les côtes de la Manche.
Francetv info : Ces chutes de neige sont-elles exceptionnelles ?
Jérôme Cerisier : Cela dépend des régions. Pour les côtes de la Manche, c'est un épisode neigeux remarquable, par la date et par les quantités. En effet, la neige tombe très tardivement, à la mi-mars, et on a relevé jusqu'à 50 centimètres de neige dans la Manche, ou encore une trentaine de centimètres à Deauville, dans le Calvados. Pour le reste du pays, la quantité en fait un épisode neigeux assez classique, même si depuis 2005 nous n'avions pas eu de chutes de neige aussi tardives.
Le phénomène va-t-il durer encore longtemps ?
Pour les côtes de la Manche, on va vers une amélioration très progressive. Il va y avoir des chutes jusqu'en début d'après-midi et quelques trouées, en fin d'après-midi.
Pour le bassin parisien, il va y avoir peu d’évolution, avec de la grisaille et des chutes de neige faiblement persistante (au sol). Et dans la journée, il ne va pas y avoir de dégel, on va rester sous la barre du 0. En hiver, cela arrive souvent, mais le 12 mars, c'est remarquable, car le jour dure plus longtemps et le soleil tape plus. Pour ce week-end, on va vers un redoux. Cependant, il devrait y avoir des chutes de neige mercredi dans le Sud-Ouest.
Par ailleurs, les températures les plus froides seront relevées mercredi matin, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais où l'on pourrait avoir des températures de -10°C. A Lille, on pourrait même battre un record si le ciel est dégagé - et il devrait l’être. Le précédent record, de -8°C, date de mars 1971.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui provoque ces chutes de neige ?
Une dépression s'est déplacée du golfe de Gascogne vers le centre de la France. Et dans le même temps, nous avons eu de l’air très froid en provenance de Scandinavie qui est entré en contact avec le temps humide. C'est cela qui a provoqué les chutes de neige.
C'est une situation assez classique en hiver, mais il est rare qu'il y ait autant d'air froid à cette période. D'ailleurs, on ne peut pas exclure que d’ici fin mars nous vivions un autre épisode de ce type.
La semaine précédente, les températures étaient presque printanières, pourquoi ce brusque retour à l'hiver ?
Effectivement, cela contraste avec la semaine dernière. Les températures étaient largement supérieures, de l'ordre de 23-24°C dans le Sud, et de 16°C dans Paris. Cela fait suite à un changement de flux. On avait un flux de sud-ouest, avec de l’air en provenance du Maghreb, et on a basculé vers un flux de nord à nord-est, beaucoup plus froid.
L'ensemble de l'hiver a-t-il été particulièrement neigeux ?
Nous avons eu une trame perturbée durant tout l'hiver. Contrairement à l'été et l'automne passés, nos anticyclones n'ont pas été très présents. Mais cela n'explique pas la situation actuelle. Nous avons eu un hiver normal pour les températures et les chutes de neige. Dans l'Ouest, il y a eu peu, voire pas du tout de neige. Sur le sud de la Bretagne, ce sont les premières chutes de neige. Dans le Nord-Est, nous avons eu un hiver traditionnel, relativement rude, avec une trentaine de jours de chutes de neige.
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