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La journée de circulation alternée racontée par les Franciliens

En raison d'un épisode de pollution dans la capitale, seules les voitures aux plaques impaires pouvaient circuler lundi à Paris et en proche banlieue.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Près de 3 000 automobilistes ont été verbalisés pour non-respect de la circulation alternée, le 23 mars 2015 à Paris.  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Drôle de journée, à Paris, lundi 23 mars. S'ils n'ont pas disparu, vrombissements, klaxons et fumées d'échappement se font un peu plus rare dans la capitale et ses alentours. C'est que, depuis 5h30, seules les plaques impaires peuvent circuler. Récit de cette journée de circulation alternée par ceux qui l'ont vécue.

Rues vides et cyclistes heureux

Au petit matin, les rues de Paris n'ont pas leur allure habituelle. Sur Twitter, un internaute partage une photo de la rue de Rivoli, à 8 heures. Un autre est au pied de la tour Eiffel. Visions rares.

"Plus de gros camions sur le périph !! Un vrai bonheur", s'enthousiasme Moboto, un lecteur de francetv info. Sophie, lectrice aussi, se réjouit : "J'adore : l'air dans Paris est franchement respirable, peu de voitures dans les rues, donc moins de bruit et de tensions. A pérenniser !"

Les cyclistes aussi sont à la fête.

Autolib paire ou impaire ?

Et puis il y a le covoiturage, qui permet d'utiliser sa voiture même si la plaque est paire, à condition qu'elle transporte au moins trois personnes majeures. Ou encore Autolib (gratuit une heure pour les abonnés), même si tout le monde ne semble pas avoir compris qu'on peut rouler avec ces véhicules électriques quelle que soit la plaque.  

La maire de Paris, Anne Hidalgo, se félicite dès le matin d'une réduction du trafic de 40%.

Transports bondés

Sous terre, on ne voit pas les choses du même œil. Certes, les transports sont gratuits depuis quelques jours, mais aux heures de pointe, on se marche sur les pieds. Ça râle.

Simon, un lecteur de francetv info, est un peu dubitatif. Il doit attendre "22 minutes" son bus à Saint-Lazare, "alors que le trafic est censé être fluide puisqu'une voiture sur deux seulement circule"

Plaques paires sur les routes

C'est que les conducteurs de plaques paires ne se sont pas tous résignés à abandonner leur véhicule pour la journée. Tout le monde n'est pas aussi chanceux que "All", lecteur de francetv info, qui confie avoir "deux véhicules avec plaque paire et impaire, la circulation alternée n'a donc pas d'impact pour moi". Des utilisateurs de Twitter écrivent leur surprise. 

Les PV pleuvent. A la mi-journée, 2 803 infractions ont été constatées. Aux points de contrôle, les journalistes écoutent la litanie des excuses des automobilistes arrêtés.

Une automobiliste rencontrée par France 2 trouve qu'une amende de "22 euros de bon matin, ce n'est pas normal". D'ailleurs, elle ne peut "pas prendre les transports en commun"

"Zéro, c'est pair ou impair ?" entend un reporter de l'AFP. Les excuses se suivent et se ressemblent : "J'écoute pas la radio""je regarde pas la télé""j'arrive de province, je ne suis pas au courant""j'ai une petite course rapide à faire"… Pierre, lui, "ne savait pas" car "hier soir, [il] jouai[t] à la belote".

D'autres sont "conscients" d'être en tort, comme cet automobiliste rencontré par France 3, qui assure faire en sorte de "minimiser [son] trajet".

Certains automobilistes se trouvent réellement dans des situations difficiles. "Val78", lectrice de francetv info, fait part de son problème : "J'habite la région parisienne et j'ai aujourd'hui rendez-vous chez un médecin à Paris. Les rendez-vous sont pris deux mois à l'avance, je ne peux donc pas le décaler. Toutes les voitures de ma famille sont paires. Lors de ce rendez-vous (je vois ce médecin tous les deux mois), je subis des examens assez douloureux, qui me font ensuite boiter en ressortant, je ne peux donc pas prendre les transports en commun. Bien évidemment, dans mon cas, les taxis pour le transport médicalisé ne sont pas remboursés." Finalement, elle a eu un "coup de chance". "J'ai trouvé quelqu'un de ma famille qui était dans la région et m'a prêté son véhicule", soupire-t-elle.

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