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La pollution de l'air réduit l'espérance de vie mondiale de deux ans

En Asie du Sud, une personne pourrait vivre cinq ans de plus si le niveau de particules fines dans l'air respectait les normes de l'Organisation mondiale de la santé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une artère de la capitale indienne New Delhi embrumée par la pollution, le 23 décembre 2021. (JEWEL SAMAD / AFP)

Le fléau est planétaire. La pollution de l'air aux particules fines, liée en majorité à la combustion d'énergies fossiles, raccourcit l'espérance de vie. En moyenne, dans le monde, ce raccourcissement est de plus de deux ans, selon une étude publiée mardi 14 juin. "Réduire définitivement la pollution de l'air mondiale pour respecter les recommandations de l'OMS permettrait d'ajouter 2,2 années à l'espérance de vie moyenne", écrivent les auteurs du rapport Air Quality Life Index publié par l'Energy Policy Institute de l'université de Chicago (en anglais)

En Asie du Sud, une personne pourrait vivre cinq ans de plus si le niveau de particules fines dans l'air respectait les normes de l'Organisation mondiale de la santé. Ces microparticules (dites PM2,5, soit inférieures à 2,5 microns, le diamètre d'un cheveu) ont été classées cancérigènes par les Nations unies en 2013. Elles pénètrent en profondeur dans les poumons, s'introduisent dans le sang, peuvent provoquer des maladies respiratoires et cardiovasculaires.

L'OMS recommande que la densité de PM2,5 dans l'air ne dépasse pas les 15 microgrammes par mètre cube sur toute période de 24 heures, et reste inférieure à cinq microgrammes par mètre cube en moyenne sur un an, des seuils renforcés l'an dernier face aux preuves de leur impact sur la santé.

Dix ans d'espérance de vie en moins à New Delhi

Presque toutes les régions habitées du monde dépassent les recommandations de l'OMS, mais l'Asie détient le record. Les niveaux sont 15 fois supérieurs au Bangladesh, dix fois supérieurs en Inde et neuf fois supérieurs au Népal et au Pakistan. Dans les Etats indiens de l'Uttar Pradesh et de Bihar, où vivent 300 millions de personnes, les maladies causées par ces particules réduisent l'espérance de vie de huit ans, et jusqu'à dix ans dans la capitale, New Delhi.

Au niveau mondial, la pollution aux microparticules PM2,5 n'a pas baissé en 2020 (données les plus récentes disponibles) par rapport à l'année précédente, malgré un ralentissement brutal de l'économie et une baisse des émissions de CO2 liés à la pandémie de Covid et aux confinements.

Mais la situation s'améliore en Chine. La pollution y a baissé de 40% entre 2013 et 2020, ajoutant deux ans d'espérance de vie à ses habitants. Mais l'espérance de vie reste réduite de 2,6 ans en moyenne dans le pays. Statistiquement, la mortalité due à la pollution par les PM2,5 est comparable à celle causée par la consommation de tabac, trois fois supérieure à celle liée à la consommation d'alcool et six fois plus que la mortalité liée au VIH, selon le rapport.

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