Sans-abri : on vous explique le plan grand froid lancé dans plusieurs départements
Le thermomètre descend partout en France. Les températures vont être proches de zéro sur une grande majorité du pays cette semaine et la neige est annoncée. Plusieurs départements déclenchent le plan grand froid, notamment Paris, l'Oise, l'Eure, le Rhône pour mettre à l’abri un maximum de personnes qui vivent dans la rue. On vous explique en quoi consiste ce plan grand froid.
Quand et comment le plan grand froid est-il déclenché ?
Ce sont les préfectures qui prennent la décision en cas de ce qu'on appelle "une vague de grand froid", c’est-à-dire un épisode de temps froid qui dure au moins deux jours, qui est persistant, intense et étendu géographiquement.
Ce que les préfectures regardent ce ne sont pas les températures réelles mais les températures "ressenties". Cela inclut l'humidité ou le vent par exemple, qui font qu'on ressent le froid plus durement. Et il faut que les températures minimales ressenties descendent très bas, proches de -18 degrés, pour que l'État décide d'activer ce plan.
Il se fonde sur les relevés quotidiens de Météo France qui de son côté, établit la "vigilance grand froid" avec trois niveaux : jaune, orange et rouge. En ce moment, les départements concernés, une vingtaine, sont en vigilance jaune grand froid.
Qu'implique le plan grand froid ?
D'abord, les préfectures des départements doivent mettre à l'abri les personnes les plus vulnérables face au froid, celles qui sont sans-abris ou mal-logées. Pour ça, les préfectures ouvrent des places d'hébergement d'urgence supplémentaires dans des bâtiments qui ont un autre usage d'habitude, des gymnases ou des écoles par exemple.
À Paris, 30 places supplémentaires ont ainsi été ouvertes, pour accueillir des femmes isolées notamment, 67 places supplémentaires ont été trouvées dans le Rhône et le Bas-Rhin a ouvert un gymnase pour les sans-abris.
Mais les préfectures peuvent aussi donner plus de moyens humains et financiers aux maraudes ou au 115 qui repèrent et orientent les personnes à la rue vers des lieux d'hébergement.
Pourquoi le ministre du Logement a lancé un appel aux préfets ?
Le ministre du Logement Olivier Klein a demandé lundi 12 décembre aux préfets de recenser tous les bâtiments vides qui pourraient servir à héberger les sans-abris de leur territoire, en plus des quelque 198 000 places disponibles dans le pays, les préfets doivent aussi analyser comment ils pourront s'en servir.
Pour cela, ils peuvent s'appuyer sur une liste établie par la Direction immobilière de l'État. Cela concerne "tout ce qui est dans un état correct, avec une capacité à remettre en route le chauffage et qui est disponible", a précisé le ministre, y compris des bâtiments privés qui pourront être réquisitionnés.
Les préfets ont jusqu'à vendredi pour rendre leur rapport. L'objectif est bien sûr d'éviter que des personnes meurent à cause du froid. L'année dernière, au moins 620 sans-abris sont morts de froid, selon le décompte du collectif Morts de la rue.
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