"Méga-bassines" dans les Deux-Sèvres : Elisabeth Borne dénonce "un déferlement de violence intolérable"
Ce qu'il faut savoir
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La Première ministre Elisabeth Borne a apporté son "soutien aux gendarmes et pompiers engagés", à la suite des affrontements qui ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre, autour d'une réserve d'eau contestée en construction à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 25 mars. La cheffe du gouvernement a également déploré "un déferlement de violence intolérable", accusant "des discours radicaux qui encouragent ces agissements".
Selon un dernier décompte fourni par le parquet de Niort, les secours ont pris en charge sept manifestants blessés, dont trois traités en urgence absolue et hospitalisés ; 28 gendarmes ont été blessés, dont deux hospitalisés en urgence absolue. Deux journalistes ont été touchés.
Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur faisait état d'un bilan "très lourd" : "24 gendarmes blessés, 23 en urgence relative, 1 en urgence absolue. Côté manifestants, 7 blessés, dont 1 en urgence absolue". De leur côté, dans un communiqué publié en fin de journée sur la messagerie Telegram, les organisateurs avaient déploré "pas moins de 200 blessés", dont "une quarantaine de personnes avec plaies profondes" causées par "des grenades de désencerclement et des tirs de LBD".
Le ministre de l'Agriculture déplore "une manifestation qui génère de la confrontation". "On a assisté au scénario qu'on craignait, face à des individus radicalisés, très nombreux et très armés", a déclaré samedi sur BFM-TV Marc Fesneau. "Les gendarmes n'ont pas fait autre chose que de respecter l'état de droit, donc la démocratie." Selon lui, certains des manifestants violents étaient déjà présents à Notre-Dame-des-Landes, par exemple.
Les forces de l'ordre visées par des tirs de mortiers et d'explosifs. Dans l'après-midi, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. Les manifestants ont fait usage de mortiers et d'explosifs contre les forces de l'ordre, a précisé la gendarmerie nationale. Un véhicule de la gendarmerie est en feu. Des manifestants se sont attaqués à l'une des vannes du futur projet de bassine à Sainte-Soline. Ils ont réussi à percer légèrement l'acier à l'aide d'une meuleuse, a constaté un journaliste de franceinfo.
Un dispositif soutenu par l'Etat. Saint-Soline fait partie d'un ensemble de 16 retenues, d'une capacité totale d'environ six millions de mètres cubes, qui doivent être construites dans le cadre d'un projet porté depuis 2018 par une coopérative de 450 agriculteurs, et soutenu par l'Etat. Il vise à stocker de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient. Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes.
Un moratoire réclamé. Les opposants dénoncent, eux, un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie" à l'heure du changement climatique et réclament un moratoire sur leurs constructions pour lancer "un vrai projet de territoire" sur le "partage de l'eau". Le raccordement aux bassines est conditionné à l'adoption de pratiques tournées vers l'agroécologie, mettent en avant les premiers, mais les seconds dénoncent de vaines promesses : le débat a tourné de longue date au dialogue de sourds.