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Plan anti-sécheresse : "On est dans un hiver normal avec des sols normalement réalimentés", explique un hydrologue de l'Inrae

Le ministre de la Transition écologique a annoncé, mercredi, une série de mesures pour réduire la consommation d'eau des Français dans "Le Parisien".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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"Le niveau des rivières est relativement élevé" cet hiver 2023, estime l'hydrologue Vazken Andreassian mais "il y a encore quelques points noirs". Photo d'illustration. (LOIC VENANCE / AFP)

"On est dans un hiver normal avec des sols normalement réalimentés", explique mercredi 24 janvier sur franceinfo Vazken Andreassian, hydrologue à l'Institut national pour la recherche en agriculture, alimentation et environnement (Inrae) après la présentation du plan anti-sécheresse par le gouvernement sur la qualité, la quantité d'eau et la gestion de crise après un été caniculaire. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu en a présenté les contours dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France (article réservé aux abonnés). Pour Vazken Andreassian, "on a presque oublié la sécheresse". Pour l'hydrologue, la répétition de ces événements climatiques nécessite de se préparer. Il doute qu'on puisse éviter de construire dans l'avenir "un petit nombre de grands barrages".

franceinfo : En ce milieu d'hiver, quel est l'état des sols et des nappes phréatiques ?

Vazken Andreassian : On est dans un hiver normal avec des sols normalement réalimentés. Il y a encore quelques points noirs avec des rivières dont le niveau reste très bas parce que la sécheresse s'est prolongée pendant ce début d'hiver. Par exemple, dans les Pyrénées-Orientales, il y a trois fleuves qui coulent vers la Méditerranée et il n'y a vraiment pas d'eau dans ces trois rivières. Pour le reste, le niveau des rivières est relativement élevé. Les barrages, réservoirs, qui alimentent Paris en eau se remplissent normalement. On a presque oublié la sécheresse. Je dis bien presque.

Il va falloir prévoir les autres ?

Ce que dit le ministre, c'est qu'il faut les prévoir, oui. Il faut se mettre dans une perspective d'un climat qui évolue. L'événement qu'on a connu l'été dernier n'était pas exceptionnel puisqu'il s'était déjà produit en 1976 mais il pourrait devenir plus fréquent et dans ce cas-là, il faut commencer dès maintenant à se préparer pour anticiper.

La réutilisation des eaux usées, c'est le futur ?

C'est une très bonne idée. Ça pose des problèmes bactériologiques donc il faut suivre mais c'est une bonne idée. On y croit beaucoup à l'Inrae mais je ne pense pas que ça va suffire parce que si on a une évolution du climat, avec plus de pluie en hiver et moins en été, ça va poser un problème pour l'agriculture que l'on qualifiait de pluviale, c'est-à-dire qui pouvait se satisfaire de ce que la pluie lui apportait. Alors oui, il faut adapter l'agriculture mais on ne peut pas tout adapter dans l'agriculture parce que dans ce cas-là ça veut dire accepter de moins manger.

"On est à présent huit milliards sur terre et on doit se nourrir. La planète a besoin d'un développement de l'irrigation. Ça ne veut pas dire qu'il faut faire n'importe quoi mais je ne suis pas sûr qu'on pourra éviter à l'avenir de construire un petit nombre de grands barrages, de réservoirs, comme ceux qu'on a construits dans les années 1960-1970."

Vazken Andreassian, hydrologue à l'Inrae

à franceinfo

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