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Vidéo Sécheresse : la Seine épargnée grâce à ses lacs de rétention d'eau

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Adrien Maumy
Radio France

Si le fleuve du Bassin parisien n'est pas asséché, c'est grâce aux quatre lacs-réservoirs chargés de maintenir son débit l'été. Près de Troyes, le lac du Temple a dû ouvrir les vannes plus tôt que prévu.

De la Garonne à la Loire en passant par le Rhin, les images de fleuves asséchés ont fait le tour de la presse et des réseaux sociaux. Sauf la Seine. C'est grâce à ce bassin de rétention d'eau près de Troyes (Aube) que la Seine fait figure d'exception. Dix mètres cube par seconde coulent du lac-réservoir du Temple vers l'Aube, la rivière qui se jette dans la Seine quelques kilomètres plus loin. 

Chaque été, le débit du fleuve du Bassin parisien est maintenu par des lacs-réservoirs situés en amont. Mais cette année, il a fallu ouvrir les vannes plus tôt que prévu. Au lac du Temple, qui avec le lac Amance forme le lac-réservoir Aube, l'un des quatre réservoirs de la Seine, les restitutions d'eau ont commencé dès juin. "Théoriquement, on devait les commencer au 1er juillet, explique Marc Delannoy, directeur des aménagements hydrauliques de Seine Grands Lacs. Cette année, on a démarré à partir de mi-juin, au regard des niveaux faibles que l'on rencontrait déjà dans les différentes rivières."

Quatre lacs-réservoirs


Pour contrôler le débit du fleuve, il faut descendre dans une tour à 15 mètres au fond du lac. "On restitue habituellement dix mètres cube les autres années", explique Marc Delannoy.

"Soutenir des rivières qui sont presque à sec, c'est exceptionnel."

Marc Delannoy, directeur des aménagements hydrauliques de Seine Grands Lacs

à franceinfo


L’établissement public Seine Grands Lacs gère quatre bassins de rétention : Marne (lac du Der-Chantecoq), Seine (lac d'Orient), Aube (lac Amance et lac du Temple) et Pannecière, dans le Morvan. Sans eux, il y aurait trois fois moins d'eau dans la Seine l'été et de nombreuses activités seraient touchées : la production d'eau potable, le refroidissement de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube, mais aussi l'agriculture et la navigation.

20% de débit en moins d'ici 2050

Seine Grands Lacs l'assure : ces bassins ne suffiront bientôt plus. "Nous nous attendons, avec le changement climatique, à avoir moins d'eau dans les rivières l'été, prévoit Baptiste Blanchard, le directeur général des services de l'établissement. On s'attend à 20% de débit en moins d'ici 2050 et une période de basse eau qui sera prolongée dans le temps et pourrait aller jusqu'à plus que doubler."

Si les lacs de rétention arrivent, pour l'instant, à compenser les sécheresses estivales, il faudra prévoir davantage de retenues d'eau, comme des prairies inondables, des zones inhabitées qui fonctionnent comme des éponges. Elles permettront de restituer de l'eau en été, mais aussi d'en absorber en hiver et d'éviter les inondations en ville.

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