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Séisme en Nouvelle-Aquitaine : "Ce type de magnitude n'avait jamais été atteint dans cette région"

Un tremblement de terre dont la magnitude est estimée à 4,9 a été ressenti mercredi en Gironde, en Dordogne et en Charente-Maritime.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran de la localisation du séisme du 20 mars en Gironde, sur le site du Réseau National de Surveillance Sismique (RéNaSS).  (RENASS / FRANCETV INFO)

Il était presque 11 heures, mercredi 20 mars, quand des habitants de Charente-Maritime et de la région bordelaise ont ressenti une vive secousse. "Les fenêtres ont claqué ! Ça a tremblé pendant au moins cinq bonnes secondes", témoigne Valérie Mammar sur France 3. Cette employée d'un Ehpad à Vayre (Gironde) raconte avoir cru à des travaux. C'était en fait un séisme de magnitude 4,9.

Jusqu'à aujourd'hui, le Sud-Ouest n'était pas connu pour ses risques sismiques. Ce tremblement de terre est-il exceptionnel ? Jérôme Vergne, sismologue à l'Ecole et observatoire des sciences de la Terre (EOST) à l'université de Strasbourg, répond à franceinfo.

Franceinfo : Que s'est-il passé ce matin ?

Jérôme Vergne : On a d'abord eu un séisme, de magnitude 3, près de Brest en tout début de nuit. Puis il y en a eu un autre, vers 11 heures, en Charente-Maritime, à la limite avec la Gironde. La magnitude actuelle de ce séisme est estimée à 4,9 sur une échelle similaire à l'échelle de Richter. Une magnitude est une mesure qui essaie de retranscrire l'énergie délivrée au moment d'un séisme.

Le séisme a été ressenti jusqu'à 250 km de l'épicentre, jusqu'à Poitiers et à Clermont-Ferrand. Un séisme comme celui-ci, qui s'approche de la magnitude 5 sur le territoire métropolitain, se produit tous les 3 à 4 ans en moyenne.

Jérôme Vergne

à franceinfo

En plus de calculer la magnitude et la localisation, on s'occupe aussi de recueillir les témoignages de la population sur le site Franceseisme.fr et on en a déjà plus d'un millier pour cet événement.

Les dégâts, dans la zone de l'épicentre, restent légers : fissures dans les murs, chutes de plâtre, voire exceptionnellement des chutes de cheminée ou des éléments de toit. En métropole, ce genre de secousse n'est pas exceptionnel, mais elle est notable. Il faut atteindre la magnitude 6 pour que ce soit catastrophique, ce qui est beaucoup plus rare. Le dernier séisme de cette ampleur a eu lieu en 1909 près de Marseille, au tout début de la sismologie.

Est-ce du jamais-vu dans la région ?

Ce qui est plus exceptionnel avec ce séisme, c'est effectivement sa localisation : il se situe dans une zone où ce type de magnitude n'avait jamais été atteint, depuis que l'on peut la mesurer. Mais si l'on remonte par des témoignages et des écrits, en 1759, plus au sud, dans la région de l'entre-deux-mers [entre la Garonne et la Dordogne], des intensités avaient généré des dégâts bien plus importants.

Quand on regarde une carte de la sismicité en métropole, on a toute une grande bande avec de nombreux séismes qui couvre le massif armoricain – de la pointe de la Bretagne au nord du Massif Central. Ce sont d'anciennes failles tectoniques. L'événement d'aujourd'hui est vraiment au sud de cette zone donc il nous apprend que même les failles au sud de cette bande sont des failles actives.

Doit-on s'attendre à d'autres secousses dans la région ? 

Oui, on a déjà eu une réplique ce matin une demi-heure après, qui a atteint une magnitude de 3.

C'est probable qu'on en ait d'autres dans les heures et jours à venir mais le nombre et l'intensité vont décroître avec le temps, jusqu'à ne plus être ressenties par la population.

Jérôme Vergne

à franceinfo

Ce n'est pas forcément un regain d'activité sismique, si l'on regarde les échelles de temps géologiques, qui sont bien plus longues que le temps humain. Les événements sismiques dans cette zone sont rares mais existent donc.

Ce séisme peut modifier la carte de l'aléa sismique en France qui recense cinq zones de sismicité, dont quatre sur le territoire métropolitain. La carte sert de base pour définir des normes de construction parasismique des bâtiments. La région touchée se trouvait dans une zone d'aléa 2, dit faible sismique. Cet évènement pourrait à terme la décaler de la zone 2 à la zone 3.

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