: Vidéo "Il n'y a pas de travail du tout" : 10 ans après le séisme, les habitants d'Haïti sont dépendants de la diaspora
Dix ans après le séisme qui a frappé Haïti, la situation s’est certes améliorée mais pas forcément le quotidien des Haïtiens qui ne peuvent s’en sortir qu’avec l’aide de la diaspora.
"On est tous des chômeurs. On n’a rien à faire dans ce pays, on n'a pas de travail", dénonce un Haïtien dans le quartier de Canapé Vert situé dans le centre de Port-au-Prince, la capitale du pays. Un garagiste a le nez plongé dans un moteur sur une petite place du quartier pendant que derrière lui un groupe d’hommes discute à l’ombre d’un arbre. L'homme continue : "Les responsables ne font rien pour permettre aux Haïtiens de travailler. Il n'y a pas de travail du tout". Alors comment survit-on dans le pays ? "De la diaspora, c'est nos parents qui nous envoient quelques dollars", répond l'homme.
Le 12 janvier 2010, Haïti et sa capitale étaient frappés par un terrible séisme de 7 sur l'échelle de Richter. Le pays a affronté une immense crise humanitaire, la situation s'est certes améliorée mais pas forcément le quotidien des Haïtiens qui ne peuvent s’en sortir qu’avec l’aide de la diaspora.
Une nécessité pour le pays
La diaspora, c'est celle qui est partie au Canada, en France, mais aussi aux États-Unis ou encore au Chili. "Dans le pays, il y a toujours l'émigration, qui est vraiment : ‘la stratégie’. On s'entraide", indique l'économiste Garry Paul.
La diaspora fait en partie vivre le pays puisqu'elle représente environ 40% du PIB d'Haïti : "C'est la principale source de revenus pour Haïti, environ 3 milliards de dollars sont envoyés chaque année, explique l'économiste. Quand on compare par rapport au budget national, qui est de moins de 2 milliards de dollars, et le PIB qui est autour de 8 milliards de dollars. Pour nous, ça pèse."
Et cet argent de la diaspora sauve littéralement le pays. Il sert à la consommation mais aussi à financer l’éducation des enfants ou encore à la reconstruction de maisons.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.