Tempête Ciaran : on vous explique ce qu'est une "bombe météorologique"

C'est un nom inquiétant que l'on entend depuis plusieurs jours : une "bombe météorologique" frappe la France avec la tempête Ciaran. Dans la nuit du mercredi au jeudi 2 novembre, la tempête a atteint son pic en Bretagne, avec des "rafales de vent sont exceptionnelles, et de nombreux records absolus sont battus", indique ce jeudi matin Météo France. Une douzaine de records de vent ont été battus dans la région, précise France Bleu. 

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Dans le Finistère, une rafale de vent à 193km/h a été enregistrée dans la nuit de mercredi à jeudi à Plougonvelin, 172 km/h à Lanvéoc (Finistère), 163 km/h à Landivisiau, 156 km/h à Brest, 147 km/h à Quimper ou encore une rafale à 207 km/h à la pointe du Raz. De nombreuses chutes de branches et d'arbres ont été constatées. La préfecture du Finistère annonce un blessé léger après un accident de la route provoqué par une chute d'arbre. 

Dans les Côtes d'Armor, 133km/h à Képert, 129 km/h à Lannion ou encore 114 km/h à Saint-Brieuc ont été relevés. Dans le Morbihan, Météo France a enregistré des rafales allant jusqu'à 164km/h à Groix, 152km/h à Belle-Ile, 148 km/h à Lorient, 144 km/h à Bignan, 129 km/h à Pontivy, 116 km/h à Quiberon ou encore 105 km/h à Vannes. 

Dans la Manche, Météo France mesure une rafale à 119 km/h à la Pointe de la Hague, à 116 km/h à Pontorison, à 109 km/h à Longueville ou encore à 102 km/h à Gonneville. En Loire-Atlantique, une rafale à 154 km/h a été enregistrée à la pointe de Chemoulin, 106 km/h à Nantes. 

Pour essayer de la définir simplement, une "bombe météorologique" est une tempête qui s'intensifie très rapidement, en quelques heures seulement, à cause d'une chute de la pression atmosphérique. Si on prend l'exemple de la tempête Ciaran, elle a démarré comme une dépression classique au large du Canada avant de rencontrer sur sa route le Jet stream, appelé aussi courant jet. C’est-à-dire que ce sont des vents en altitude très puissants au-dessus de l'Atlantique, à 10 km de hauteur au-dessus de l'océan. C'est en passant sous ces vents, particulièrement puissants en ce moment, que la tempête s'est transformée en bombe météorologique et que la pression au cœur de Ciaran baisse rapidement et intensément.

Un phénomène pas si rare

Ce phénomène n'est pas rare et s'observe régulièrement. On compte en moyenne une quarantaine de bombes météorologiques par an dans l'hémisphère nord, un peu moins dans l'hémisphère sud. En revanche, ce qui rend cet épisode plus exceptionnel, c'est que la tempête va atteindre les côtes françaises alors que les autres bombes météorologiques peuvent rester en mer, par exemple. C'est aussi l'intensité annoncée de Ciaran, avec une pression atmosphérique "remarquablement" basse en arrivant en Bretagne et en Normandie, qui la rend exceptionnelle.

Vers un "rail de dépressions"

On entend aussi qu'il va y avoir un "rail de dépressions" et que le mauvais temps va durer. Ce phénomène est lié au "Jet stream", ces vents forts qui survolent l'Atlantique en partant du Canada jusqu'en Europe. Conséquence inattendue : certains vols allant des États-Unis à l’Europe sont bien plus rapides qu’à l’accoutumée, en raison d’un phénomène. À titre d’exemple, un vol Lufthansa qui traversait l’Atlantique a été enregistré à plus de 1 200 km/h, porté par ce puissant courant d'air. 

Et si ce "Jet stream" forme les tempêtes en quelque sorte, le rail des dépressions les transporte comme une succession de wagons sur un rail, explique Méteo-France. Pour être clair, cela signifie que Ciaran n'arrive pas seule, et que juste derrière cette tempête vont suivre d'autres dépressions. Elles sont sûrement moins fortes, mais elles annoncent quand même du mauvais temps pendant plusieurs jours.