Tornade en Mayenne : pourquoi ce phénomène météo n'est pas si rare en France hexagonale
Des images impressionnantes. Une tornade est apparue en fin de journée dimanche 18 septembre dans le département de la Mayenne entre Ernée et Saint-Pierre-des-Landes, des communes situées au nord-ouest de Laval. Il n’y a pas eu de blessé ni d’habitation touchée, seuls les toits de plusieurs bâtiments agricoles ont été soufflés. Un soulagement pour les habitants choqués de voir un tel phénomène se produire près de chez eux.
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Comment se forment les tornades ?
Une tornade apparaît lors d’un orage, rappelle Météo-France, à la différence des trombes terrestres ou marines qui se forment généralement sans. La tornade est un tourbillon de vents violents qui vont se développer sous un cumulo-nimbus - le nuage caractéristique des phénomènes orageux - et se prolonger jusqu’à la terre.
La forme d’une tornade rappelle celle d’un entonnoir. Il est visible généralement par les gouttelettes de condensation présente en son sein. La poussière ou les débris forment ce qu’on appelle un "buisson", à la base de la tornade. Mais attention, comme le rappelle l’observatoire français Keraunos, l’aspect visible d’une tornade est très variable et ne doit être le seul critère pour la définir. En résumé, même si le tuba n’est pas visible, on peut tout de même parler d’une tornade.
Il est coutume de résumer la formation d’une tornade par la rencontre brutale entre de l’air chaud et de l’air froid, mais il s’agit "d’une simplification abusive", souligne Keraunos. Une tornade va se former avec le nuage de l'orage qui va aspirer l’air chaud et humide près du sol, résume le président de l'observatoire français à TF1 Info. Il va l’envoyer en altitude où il est plus frais et plus sec. Cette aspiration va se mettre à tourner lorsque les vents changent de direction et d’intensité en altitude.
Ce phénomène dit de cisaillement de vent et une instabilité atmosphérique sont les éléments nécessaires à la formation des tornades. Les tornades les plus dévastatrices apparaissent au sein des supercellules orageuses, qui sont plus violentes, plus vastes et durables que les cellules orageuses dites “classiques”. Ces orages sont particulièrement instables où avec l’altitude, la température chute rapidement et le vent varie fortement.
Six catégories d'intensité
Quand le phénomène se produit, il est assez bref et très localisé. L’intensité d’une tornade est mesurée grâce à l'échelle de Fujita améliorée. Ce système international de notation est utilisé depuis 2007 et intègre 28 critères pour déterminer la force d’une tornade.
Il a été élaboré à partir de l’échelle créée par le japonais Theodore Fujita en 1971, puis a été amélioré dans les années 2000 par le National Weather Service américain. Cette classification abrégée en EF comprend six catégories qui vont de EF0, c’est-à-dire une tornade très faible avec des vents de 105 à 13 km/h jusqu'à EF5, une tornade très violente avec des vents supérieurs à 322 km/h.
Une quarantaine de tornades en France chaque année
Si la fréquence n'atteint pas celle observée aux États-Unis dans la fameuse "Tornado Alley", le phénomène n’est pas si rare en France. D’autres tornades que celle observée dimanche en Mayenne sont survenues dans l’Hexagone. L'observatoire Keraunos estime qu’il y a entre 40 et 50 tornades chaque année en France pour la plupart avec des intensités faibles EF0 ou EF1. Certaines ont cependant dépassé le niveau EF1. Début mars, une tornade, classée EF2 par Keraunos, a ravagé le village de Pontarion dans la Creuse causant d'importants dégâts matériels. Méteo-France cite aussi l’exemple d'Hautmont dans le Nord en 2008 avec une tornade de niveau EF4, et rappelle que seulement deux tornades d’intensité EF5 ont été recensées en France à Palluel (Pas-de-Calais) en 1967 et à Montville (Seine-Maritime) en 1845.
Mais les tornades vont-elles être plus nombreuses ou plus intenses avec le réchauffement climatique ? Il est impossible de l’affirmer. Comme le rappelle Sciences et Avenir, les conditions pour la formation des tornades peuvent être alimentées par le réchauffement climatique, mais les scientifiques préfèrent rester prudents sur un lien direct.
Récemment, de plus en plus d’images montrent des tornades sur le sol français, cependant l’amélioration des technologies et les réseaux sociaux favorisent un partage plus important et rapide de ces phénomènes.
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