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2016 : record historique de chaleur attendu sur la planète

2016 s’annonce comme une année record pour les températures du globe. De janvier à juin, les températures ont été plus élevées de 1,3 degré par rapport aux niveaux préindustriels. Cette hausse du thermomètre se rapproche de l’objectif énoncé par l’accord de Paris sur le climat, qui vise à maintenir la hausse de la température du globe au-dessous de 2°C, voire de 1,5°C.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Bain de soleil en Norvège : record historique des températures en juin 2016 (Reuters/ François Lenoir)

Les six derniers mois de 2016 ont été les plus chauds depuis le début des relevés de températures en 1880. De janvier à juin, la température à la surface des terres et des océans a surpassé de 0,2 degré Celsius le record de 2015, a annoncé l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).       
 
«2015 a été une année très chaude mais 2016 s'avère être plus chaude encore» souligne Gavin Schmidt directeur des études spatiales au Centre Goddard de la Nasa.
Selon lui, le courant équatorial chaud du Pacifique El Niño, réapparu l'an dernier et en passe de se dissiper, n'a contribué «qu'à environ 40% de la hausse des températures depuis le début de l'année par rapport à 2015».


Des températures nettement plus élevées que la moyenne ont été enregistrées dans la plupart des océans en juin avec des records dans le centre et le sud du Pacifique, le nord-ouest et le sud-ouest de l'Atlantique et dans certaines parties du nord-est de l'océan Indien, a indiqué la NOAA.
 
Recul historique des glaces arctiques
Mais les effets les plus spectaculaires depuis janvier ont été observés dans l'Arctique. «Chaque mois, à l'exception de mars, a enregistré un record mensuel de recul des glaces arctiques» a pointé Walt Meier, un scientifique du centre Goddard de la Nasa.
Désormais, la superficie des glaces dans l'océan Arctique au plus chaud de l'été, quand la fonte est la plus forte, est de 40% moindre qu'à la fin des
années 1970. Depuis le début des années 1980, la banquise se réduit à un rythme de 13,4% par décennie.
 
le phènomène est donc plus rapide qu’on ne le pensait. Plus grave les glaces de l’Antarctique ne sont plus à l’abri. Selon une étude récente publiée le 30 mars 2016 dans la revue Nature, une élévation du niveau des mers de 2 mètres est à craindre d’ici la fin du siècle. Soit deux fois plus que le chiffre prévu par le rapport du Giec de 2014. La fonte des glaces de l’Antarctique pourrait conduire à une élévation du niveau des océans d’un mètre supplémentaire d’ici 2100.

"Le réchauffement de l'eau de mer baignant la banquise antarctique se conjugue avec la hausse des températures atmosphèriques qui provoque la création de lacs en surface. La descente de ces eaux dégelées jusqu'à la base des couches de glace continentale participe au glissement de masses considérables vers la mer". affirme le chercheur Robert DeConto de l'Université du Massachusetts co-auteur de l'étude avec David Pollard.

Cela aura des conséquences pour de nombreuses villes proches de la mer. Mais selon ces deux scientifiques, l’Antarctique contribuera peu à la hausse du niveau de la mer si le réchauffement est limité à 2°C. D'où l'importance de tenir les engagements pris à la COP 21 à Paris. Et même d'aller au delà puisque les contributions volontaires effectuées par chaque Etat met la planète sur une hausse des températures de 2,7°C à 3°C.
 
Le Niño va bientôt laisser place à la Niña
Seule bonne nouvelle, avec la disparition prochaine d'El Niño et l'apparition du courant froid du Pacifique La Niña, 2017 devrait être un peu moins chaud.
Néanmoins la tendance à long terme du réchauffement se poursuit à grande vitesse. Au rythme actuel d’émissions de CO2, les 2° seront scellés dès 2037.

Il reste à l’humanité 20 ans pour ne pas s’aventure au-delà des 2°. Au-delà, si l'action ne suit pas les décisions prises par les Nations Unies à Paris, la planète deviendrait rapidement invivable.

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