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A Brisbane, 3e ville d'Australie, le nettoyage a commencé samedi après les pires inondations dans le pays depuis 40 ans

Plus de 22.000 volontaires étaient à pied d'oeuvre samedi pour nettoyer Brisbane qui offre un paysage de désolation, avec 30.000 habitations endommagées. Les inondations dans le Queensland ont fait au moins 16 morts et 20 disparus.Le sud du pays est touché à son tour par les inondations: l'Etat de Victoria et les Etats de Nouvelle-Galles du Sud.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Brisbane (Australie) inondée le 13 janvier 2011 (AFP. T.Blackwood)

Plus de 22.000 volontaires étaient à pied d'oeuvre samedi pour nettoyer Brisbane qui offre un paysage de désolation, avec 30.000 habitations endommagées. Les inondations dans le Queensland ont fait au moins 16 morts et 20 disparus.

Le sud du pays est touché à son tour par les inondations: l'Etat de Victoria et les Etats de Nouvelle-Galles du Sud.

Les inondations avaient atteint leur pic, jeudi à l'aube. Brisbane et ses deux millions d'habitants semblaient avoir échappé au pire. Le niveau de la montée du fleuve Brisbane qui traverse la ville s'établissait à 4,46 mètres jeudi alors que les autorités craignaient d'abord qu'il ne montât d'un mètre de plus. Le fleuve Brisbane a commencé jeudi à lentement regagner son lit.

Le Premier ministre du Queensland Anna Bligh a prévenu que beaucoup des personnes évacuées risquaient de ne jamais réintégrer leur habitation. La ville de Brisbane a été la dernière touchée par les inondations qui sévissent dans le nord-est de l'Australie depuis fin novembre et qui ont transformé la majeure partie de l'Etat du Queensland en une zone de catastrophe deux fois vaste comme le Texas.

Pluies diluviennes depuis novembre
Depuis novembre, des inondations sans précédent ont isolé une quarantaine de villes. La hauteur des eaux atteint parfois 10 m.
Le Queensland est la principale région productrice de charbon de l'Australie. Les inondations ont déjà coûté un milliard de dollars australiens (754 millions d'euros) en retard de production à l'industrie minière locale, qui fournit la moitié des besoins mondiaux de coke de charbon nécessaire à l'industrie sidérurgique. Selon le ministre des ressources de l'Etat, le secteur perd 100 millions de dollars par jour. "Nos mines sont à 75 % arrêtées en raison des inondations, cela a un gros impact sur les marchés internationaux et sur la production mondiale d'acier", a déclaré la ministre, pour qui "cette catastrophe est sans précédent dans le Queensland par son étendue". Le secteur agricole est lui aussi très touché.

Les services de secours craignent que le niveau des eaux reste élevé pendant au moins deux semaines, favorisant la prolifération de moustiques porteurs de maladies. Ils ont également mis en garde les habitants contre les serpents venimeux et les crocodiles.

L'origine des crues

Les intempéries sur le Queensland ont été provoquées par le récent passage du cyclone Tasha. Dans le même temps, l'Australie a connu en 2010 la troisième année la plus humide depuis la création de ses archives météorologiques. Ces précipitations, dues au phénomène climatique La Niña, devraient se poursuivre au moins trois mois, estiment les spécialistes.

Le phénomène La Niña se caractérise par des températures océaniques plus fraîches que la moyenne dans les zones centrales et orientales du Pacifique, et plus chaudes dans les zones occidentales. Il se traduit par de fortes précipitations en Australie et en Asie du Sud-Est.

En 2010, La Niña s'est installée très rapidement en juillet, succédant à un phénomène climatique inverse, El Niño, responsable lui de sécheresse en Australie, souligne le Bureau de météorologie.

Le Southern Oscillation Index, qui mesure l'intensité de ces deux phénomènes climatiques inversés, est au plus haut depuis novembre 1973. Pour un mois de décembre, il a atteint un record historique.

Sur le plan des températures, l'année 2010 a été la moins chaude de ces neuf dernières années, mais la décennie 2001-2010 a connu les températures les plus élevées dans l'histoire des archives météorologiques nationales. "Ceci souligne que le réchauffement du climat de l'Australie continue, même si des années prises isolément peuvent être plus fraîches que les précédentes", écrit le Bureau de la météo dans son rapport annuel sur le climat publié mercredi.

L'ampleur des inondations en cours dans le Queensland s'explique par les précipitations qui se sont succédé depuis l'hiver austral. Saturés d'eau tout au long du second semestre 2010, les sols n'ont pu absorber les fortes chutes de pluie qui sont tombées sur le nord-est du pays au moment de Noël.

Les modèles climatiques utilisés par les prévisionnistes australiennes suggèrent à long terme que La Niña va se prolonger tard dans l'automne austral.

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