A Gao (est du Mali), "tout le monde cherche à fuir" les violences
Les pillages ont commencé dès l'arrivée des rebelles. "Ils ont pris les ordinateurs, tout ce qui les intéressait ", raconte le docteur Traoré. D'autres vandales ont succédé aux militaires : "même les portes, les fenêtres, tout a été arraché ". Son service suit 250 patients, tous malades du Sida. Depuis dimanche, "tous ne pensent qu'à fuir ". Plus aucune livraison n'arrive en Gao, les stocks de médicaments baissent à grande vitesse.
Le médecin a quitté sa maison après avoir échappé par hasard aux hommes armés venus le chercher dans trois véhicules. "Maintenant on cherche une occasion pour quitter la ville ".
Eau et électricité, "pour combien de temps"
La terreur s'amplifie de jour en jour : "Il y a des groupes armés qui passent, par maisons, qui prennent les jeunes filles pour aller les violer. Des groupes incontrôlés. " Les rares appels au calme diffusés à la radio sont bien peu de chose face à ces violences.
"Tout le monde a peur, les gens n'arrivent même pas à chercher à manger ". L'électricité et l'eau courante fonctionnent encore, mais "on ne sait pas pour combien de temps ".
Chacun tente de survivre du mieux possible, ce qui revient souvent à choisir entre plusieurs maux. "Tout le monde est en train de fuir, certains vers l'Algérie, d'autres vers le Niger ". Le docteur Traoré souligne les dangers de l'exode : "En cours de route des bandes armées tirent sur les véhicules ".
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