Cet article date de plus de douze ans.

Affrontements mortels entre manifestants et militaires au Caire

En pleine compagne électorale en Égypte, la contestation de l'armée et sa répression s'enveniment de jour en jour. Des affrontements à l'issue d'une manifestation au Caire ont fait deux morts et environ 130 blessés. Le premier tour de l'élection présidentielle est prévu dans moins de trois semaines.
Article rédigé par Alexandre Chassignon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

L'armée égyptienne instaure ce soir un couvre-feu dans le quartier du ministère de la Défense, pour tenter de mettre fin à un nouvel épisode de heurts. Le bilan des affrontements de ce vendredi s'élève deux deux morts et 130 blessés selon les hôpitaux, 59 blessés selon l'armée.

C'est le deuxième épisode de violence de la semaine. Mercredi déjà, à l'issue d'une manifestation d'opposition au pouvoir de l'armée égyptienne , des affrontements avaient fait neuf morts selon le gouvernement, 20 selon les hôpitaux.

Le ministère de la Défense comme cible

Cet après-midi la foule s'est d'abord rassemblée dans le calme place Tahrir, avant de prendre la direction du ministère de la Défense. Le conseil suprême des forces armées occupe le pouvoir depuis février 2011, et a promis de le rendre le 1er juillet prochain à un gouvernement élu. Le premier tour de la présidentielle aura lieu les 23 et 24 mai.

De nombreux Égyptiens soupçonnent les militaires de vouloir continuer à tirer les fils du pays, d'abord par la sélection des candidat à la présidentielle. Khaïrat al Chater, présenté par les Frères musulmans, majoritaires au Parlement, a ainsi été déclaré inéligible en raison d'une condamnation datant de l'époque Moubarak.

"Certains pensent qu'ils iront au paradis s'ils tuent un soldat. Que voulez- vous qu'on fasse ?" - Un officier

"A bas le régime militaire ", pouvait-on lire sur des banderoles, tandis que des manifestants ont lancé des pierres vers les troupes protégeant le minsitère. "La foule vient ici avec des armes dangereuses. Nous avons des matraques, un canon à eau et des grenades lacrymogènes pour les disperser ", s'est défendu un officier. "Certains pensent qu'ils iront au paradis s'ils tuent un soldat. Que voulez- vous qu'on fasse ? " Les forces anti-émeutes ont aussi chargé les manifestants à plusieurs reprises.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.