Afghanistan : l'annonce du gouvernement taliban encore différée
Les Afghans, ainsi que la communauté internationale, attendent que les talibans annoncent la composition de leur gouvernement après leur reprise du pouvoir début août.
Près de trois semaines après le retour au pouvoir du mouvement fondamentaliste islamiste, la population afghane et la communauté internationale restent dans l'expectative. Les talibans ont à nouveau différé, samedi 4 septembre, l'annonce de leur gouvernement, ont déclaré à l'AFP deux sources talibanes. Initialement, le nouvel exécutif, dont la composition pourrait donner le ton des années à venir en Afghanistan, devait être dévoilé vendredi.
Depuis leur retour au pouvoir à l'issue d'une offensive militaire éclair, les talibans se sont efforcés de montrer un visage modéré, promettant notamment de former un gouvernement "inclusif" et nouant des contacts avec des personnalités afghanes qui leur sont opposées, comme l'ex-président Hamid Karzaï ou l'ancien vice-président Abdullah Abdullah.
Toutefois, rien n'a filtré à ce stade sur leurs véritables intentions ni sur la place qu'ils entendent accorder à des représentants de l'opposition, aux femmes et aux minorités.
Des combats dans la vallée du Panchir
La situation dans le Panchir, l'un des derniers foyers d'opposition armée au nouveau régime, pourrait expliquer le retard pris pour présenter ce gouvernement. Selon Ahmad Massoud, qui mène le Front national de résistance (FNR) contre les talibans dans la vallée du Panchir, ces derniers auraient proposé d'attribuer deux sièges au FNR dans ce futur gouvernement. "Nous n'avons même pas considéré" leur offre, a-t-il déclaré mercredi, estimant que les talibans avaient "choisi le chemin de la guerre".
Bastion antitaliban de longue date, cette vallée enclavée et difficile d'accès, située à environ 80 kilomètres au nord de la capitale Kaboul, est le théâtre depuis lundi et le départ des dernières troupes américaines de combats entre les forces talibanes et le FNR.
Réfugié dans la vallée du Panchir, l'ancien vice-président Amrullah Saleh a évoqué une "situation très difficile" dans un message vidéo diffusé vendredi soir, tout en assurant que la "résistance continu[ait] et continue[rait]".
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