Afghanistan : l'attaque d'un complexe gouvernemental à Kaboul fait au moins 43 morts
La capitale afghane a subi plusieurs attaques meurtrières, perpétrées par des talibans, en 2018. Ce dernier assaut n'a pas été revendiqué, mais le gouvernement accuse le mouvement islamiste.
Nouvel assaut sanglant en Afghanistan. Un complexe gouvernemental à Kaboul, la capitale du pays, a été pris d'assaut durant des heures par des hommes armés, lundi 24 décembre. L'attaque a fait au moins 43 morts et 25 blessés, a annoncé mardi le ministère de la Santé.
L'assaut, l'un des plus meurtriers ayant eu lieu dans la capitale afghane cette année, n'a pas été revendiqué. Il intervient après l'annonce – pas encore officielle –du prochain retrait de quelque 7 000 des 14 000 soldats américains présents en Afghanistan, que l'un des commandants talibans a salué. Le porte-parole des talibans, Zabiullah Mujahid, a par ailleurs assuré qu'il "n'avait rien à voir avec les insurgés" qui ont perpétré cette dernière attaque.
L'attaque du complexe, qui abrite des bâtiments des ministères des Travaux publics, du Travail et des Affaires sociales, a duré plus de sept heures. Des hommes en armes ont fait irruption sur le site en milieu d'après-midi, après avoir fait exploser une voiture piégée à l'entrée. Des fonctionnaires terrifiés se sont mis à courir, d'autres ont sauté par les fenêtres. Des centaines d'autres personnes se sont retrouvées piégées dans le complexe, alors que de féroces combats ponctués de multiples explosions opposaient les forces de sécurité aux assaillants.
De nombreux civils tués
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière à Kaboul depuis qu'un kamikaze s'est fait exploser le mois dernier, lors d'un rassemblement de religieux de haut rang, faisant au moins 55 morts. La plupart des victimes sont des civils. Au moins quatre agresseurs, dont le kamikaze ayant fait sauter la voiture piégée, ont été tués. Plus de 350 personnes ont été libérées, selon les autorités.
Selon le président afghan, Ashraf Ghani, dont le gouvernement a été éreinté pour ses échecs sécuritaires, "les terroristes attaquent des cibles civiles pour masquer leur défaite sur le terrain des combats". Le Premier ministre s'est également montré défiant, accusant les talibans d'être derrière cette attaque. "Avec chaque attaque qu'ils commettent contre notre peuple, notre détermination à les éliminer ne fait que croître", a-t-il assuré.
Mais ces déclarations masquent mal la réalité du terrain. Les insurgés ont intensifié leurs attaques contre les forces de sécurité en 2018, leur infligeant un nombre record de victimes et remportant des gains décisifs.
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