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Mauvaise manœuvre, manque d'expérience et fatigue... les terribles erreurs des pilotes du crash d'Air Algérie

Selon "Le Figaro", l'enquête judiciaire impute l'accident à des erreurs humaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des familles de victimes déposent des fleurs sur une stèle, près du lieu du crash, le 21 avril 2015, à Gao (Mali). (OLLO HIEN / AFP)

Une série d'erreurs "tragiques" de la part des pilotes. L'enquête judiciaire française sur l'accident de l'avion d'Air Algérie a permis d'identifier les causes du crash, écrit jeudi 2 juillet Le Figaro. Le vol AH5017 Ouagadougou-Alger s'était écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali, une demi-heure après son décollage. Le McDonnell 83, affrété par Air Algérie auprès de la compagnie espagnole de leasing Swiftair, transportait 116 personnes, dont 54 Français. Francetv info revient en détail sur cette terrible série d'erreurs.

Ils n'ont pas activé le système antigivre

Selon les deux juges d'instruction, qui ont rencontré mardi les familles des victimes, la principale erreur des pilotes espagnols est "la non-activation du système d'antigivre des sondes moteur, alors que la température extérieure et la zone humide traversée requéraient sa mise en place", indique le site du journal. Cette erreur a entraîné une baisse de la poussée des moteurs, qui n'a pas été non plus détectée par les pilotes.

Ils ont tiré sur le manche au lieu de le pousser

Le Bureau d'enquêtes et analyses (BEA) avait déjà annoncé, en avril dernier, que l'équipage n'avait vraisemblablement pas activé ce système, conduisant au dysfonctionnement de certains capteurs. Ensuite, poursuit Le Figaro, le pilote aurait tiré le manche en arrière, au lieu de le pousser en avant, ce qui a amplifié le décrochage de l'appareil.

Ils étaient saisonniers

Les familles de victimes ont été surprises d'apprendre que le pilote et le copilote étaient des saisonniers. Durant six mois de l'année, ils exerçaient un autre métier. Le quotidien ne précise pas lequel. Mais la pratique ne serait pas inhabituelle. D'autres compagnies, notamment françaises, font appel à des pilotes saisonniers, note Le Figaro

Ils ne s'entraînaient pas sur le bon simulateur

Les deux hommes étaient pourtant expérimentés. Le pilote avait cumulé 12 000 heures de vol, et le copilote 7 000. Mais le simulateur de vol sur lequel l'équipage s'entraînait en Espagne n'était "pas exactement celui de l'avion".

Ils n'avaient volé qu'une seule fois en Afrique

D'autre part, si le pilote et le copilote possédaient une expérience importante, ils n'avaient à leur actif qu'un seul vol en Afrique, où les conditions météorologiques sont particulières. C'est notamment le cas dans la zone où s'est produit le crash, explique un pilote au Figaro : "Pendant l'été se produit ce que l'on appelle, dans cette zone, l'hivernage [temps chaud et humide]. Le front tropical remonte et se trouve à la hauteur de la bande du Sahel, là où a lieu l'accident".

Ils avaient enchaîné les vols

Le personnel navigant était sans doute fatigué, en raison de l'enchaînement des vols à rythme soutenu. Ils n'étaient pas revenus à leur base depuis un mois. Pire, ce 24 juillet, c'est l'équipage qui s'est occupé de charger les bagages, en l'absence de personnels au sol spécialisé à Ouagadougou. 

Leur fiche météo n'était pas à jour

Autre élément aggravant, les pilotes n'avaient pas de données météorologiques actualisées. Au décollage, le bulletin à leur disposition correspondait à des conditions antérieures de 2h30. "En Afrique, c'est déjà bien qu'ils aient eu la fiche météo", précise un pilote dans Le Figaro, qui explique que, bien souvent, l'équipage part sans en avoir une.

Ils n'arrivaient pas à se faire comprendre

La communication entre l'équipage et ses interlocuteurs au sol était également compliquée. Selon les éléments de l'enquête, ils avaient visiblement du mal à se faire comprendre, ainsi qu'à entendre les instructions. 

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