À Alger, les manifestants réclament une "nouvelle indépendance", 65 ans après le début de la guerre d'Algérie
1er novembre 1954, c'est le début de la guerre contre le colonisateur français. 65 ans après, les Algériens demandent "une nouvelle indépendance" dans les rues de la capitale. Ils appellent à un changement de système.
Une marée humaine s'est répandue, vendredi 1er novembre, dans les rues d'Alger. Les manifestants réclament une "nouvelle indépendance", 65 ans jour pour jour après le début de la lutte armée contre le colonisateur français. La promesse d'une élection présidentielle le 12 décembre prochain n'a pas calmé les manifestants qui continuent d'appeler à un changement de système.
Ils sont plusieurs centaines de milliers : hommes, femmes et enfants, drapeaux autour des épaules. La foule chante, demande le départ du chef d’Etat-Major. Des centaines de personnes brandissent des masques à l’effigie de Lakhdar Bouregaa, un ancien combattant, en détention provisoire depuis quatre mois pour "atteinte au moral de l’armée", comme cette dame de 80 ans. "Ils l’ont arrêté. Gratuitement. Ils l’ont enfermé pour qu’il ne dise pas la vérité. Et ils sont venus après nos fils, nos filles, nos vieux. Ce Gaid Salah, ce Bedoui, et les généraux, tous à la poubelle", dit-elle.
L'annonce d'une élection le 12 décembre n'a pas calmé les esprits
Les symboles mémoriels de la guerre d’indépendance sont partout, mais pour Ali, 69 ans, venu avec ses petits-enfants, le message est bien politique. Pour de nombreux manifestants, il n’est pas question d’aller voter le 12 décembre prochain. Zahia a 74 ans et ne veut rien lâcher : "Je suis sortie pour dire qu’on ne votera pas. Ils ne veulent pas qu’on ait notre président, ils veulent leur président. C’est ça. La mafia est encore là, personne ne votera. Si Bensalah et Bédoui s’en vont, le peuple ira voter, et le peuple aura les urnes".
Dans la foule, les manifestants s’en prenaient aussi au président par intérim, Abdelkader Bensalah. La semaine dernière, face au président russe, Vladimir Poutine, il avait déclaré que seuls quelques manifestants continuaient à protester chaque semaine.
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