Algérie : une requête déposée en Suisse pour placer Bouteflika sous curatelle
La requête, remise vendredi par une avocate pour le compte d'une citoyenne algérienne non identifiée, évoque la "santé fragile" de Bouteflika qui l'expose à être "manipulé" par son entourage.
Une requête a été déposée, vendredi 8 mars, devant un tribunal suisse, pour demander le placement sous curatelle du président algérien Abdelaziz Bouteflika, actuellement soigné à Genève et candidat à un cinquième mandat consécutif. Dans cette requête déposée devant le Tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant de Genève, l'avocate Saskia Ditisheim, présidente de la branche suisse de l'ONG Avocats sans frontières, demande la nomination d'un ou plusieurs curateurs en invoquant l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika.
La requête n'a pas été déposée au nom d'Avocats sans frontières, mais pour le compte d'une citoyenne algérienne non identifiée. L'avocate affirme que la "santé fragile" de Bouteflika l'expose à être "manipulé" par son entourage. On ne sait pas si le tribunal suisse acceptera d'examiner cette requête et si elle a une chance d'aboutir.
Hospitalisé à Genève depuis le 24 février
Saskia Ditisheim estime "évident que le président algérien est à ce jour incapable de discernement, dans un état de santé très précaire, et que tous ses actes, aussi bien le dépôt de sa candidature que les communiqués, ne sont pas effectués par lui-même mais par son entourage politique et familial qui le manipule".
Des manifestations se succèdent depuis le 22 février en Algérie pour demander au président Bouteflika, 82 ans, de renoncer à briguer un cinquième mandat à l'élection du 18 avril. Il est hospitalisé en Suisse depuis le 24 février, pour des "examens médicaux" selon la présidence algérienne. Abdelaziz Bouteflika, président depuis 1999, a été rarement vu en public depuis un AVC dont il a été victime en 2013.
La requête de curatelle demande aussi d'"autoriser les curateurs à délier les médecins des Hôpitaux universitaires de Genève" du "secret médical" à l'égard du président algérien. Et à les autoriser à obtenir une "attestation médicale se prononçant sur ses aptitudes à gouverner un pays". Elle demande que "toute communication officielle au nom" de M. Bouteflika fasse l'objet d'un "accord préalable" des curateurs "afin de s'assurer que les propos tenus émanent réellement du pupille".
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