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Comment préparer son voyage si on part dans une zone à risque

Article rédigé par Julie Rasplus
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Un gendarme français garde l'entrée de l'ambassade de France à Bagdad (Irak), le 25 février 2010. ( ERIC GAILLARD / REUTERS)

Après les menaces proférées par l'Etat islamique, le ministère des Affaires étrangères appelle les Français à faire preuve de "la plus grande prudence" dans une trentaine de pays. Si vous devez partir, voici quelques conseils. 

Frappes aériennes internationales en Irak et en Syrie contre l'Etat islamique, enlèvement d'un randonneur français en Kabylie (Algérie), menace jihadiste importante dans les pays du Sahel... La montée en puissance de groupes jihadistes et les menaces proférées par l'Etat islamique transforment certains pays en véritables zones à risque pour les voyageurs. Lundi 22 septembre, le ministère des Affaires étrangères a mis à jour ses conseils pour orienter les Français souhaitant partir au Maghreb, dans les pays du Sahel ou au Proche-Orient. 

Faut-il tout éviter et rester chez soi ? Quels pays sont vraiment dangereux ? Francetv info vous donne quelques conseils pour vous aider à vous y retrouver. 

Consulter le site du Quai d'Orsay

Les conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères constituent un premier moyen de se faire une idée de sa destination. Réactualisées en temps réel, les cartes et les consignes de sécurité concernent l'ensemble des pays. Depuis lundi, une carte recense de nouveaux conseils pour une trentaine de pays du Sahel et d'Afrique de l'Ouest et centrale. Le rouge et l'orange sont de rigueur. 

Capture d'écran de la carte publiée sur le site du Quai d'Orsay le 22 septembre 2014.  (MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL)

En d'autres termes, passez votre chemin pour la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad ou le Nigeria. Le Quai d'Orsay déconseille de s'y rendre en raison de "la menace d’attentat et d’enlèvement" élevée dans la zone sahélienne. "Aucune zone ne peut plus désormais être considérée comme totalement sûre. Les ressortissants français qui se trouveraient dans ces zones doivent savoir que leur sécurité et leur vie sont explicitement et directement menacées", écrit le ministère. 

La fiche de l'Algérie fait elle aussi l'objet d'une mise à jour, après l'enlèvement d'Hervé Gourdel, un randonneur français, par un groupe se réclamant de l'EI. Le sud et l'est du pays sont à éviter autant que possible, compte tenu de la présence de groupes terroristes. Plus à l'est, en Egypte, descendre la vallée du Nil est largement déconseillé "sauf raison impérative". Quant à la Syrie et l'Irak, ils sont plongés dans le rouge vif, ce qui n'est pas le cas de la Jordanie, en jaune. 

Se poser les bonnes questions

Pour le voyageur, se faire un avis peut vite devenir un casse-tête. Dans tous les cas, il faut se renseigner le plus possible sur la destination choisie. On peut aussi tenter d'établir des relais sur place afin d'avoir des remontées du terrain. 

Voici quelques questions dont les réponses peuvent vous aider à décider d'un déplacement : est-ce que le pays choisi est stable politiquement ou non ? Quel est le degré de protection exercée par la police ou l'armée du pays ? Est-ce que la population elle-même est déjà en danger ? Enfin, il faut faire confiance à son discernement et essayer de faire la part des choses : des pays comme la Jordanie, Oman, le Maroc, la Tunisie et la Turquie sont, pour le moment, réputés sûrs. 

Eviter de partir seul avec son sac à dos

L'ensemble des tour-opérateurs interrogés le déconseillent : partir seul dans des pays à risque, comme l'Algérie, une bonne partie de l'Egypte ou les pays du Moyen-Orient, peut s'avérer très dangereux. "Si vous regardez les récentes affaires d'enlèvements, cela concernait exclusivement des personnes qui voyageaient par leurs propres moyens", à l'exception du cas de collaborateurs de l'usine Areva à Arlit (Niger), enlevés en 2010, souligne Hubert Debbasch, PDG du tour-opérateur Terre entière. Lorsque l'on est seul, il est difficile de bien connaître le terrain dans toute sa complexité et de se rendre moins vulnérable. 

Si toutefois vous vous sentez vraiment l'âme d'un baroudeur ou que vous avez une grande expérience de la destination, n'oubliez pas de prévenir que vous êtes dans le pays. Le ministère des Affaires étrangères demande désormais aux Français voyageant dans certains pays de "se signaler" auprès des représentations diplomatiques en s'inscrivant en ligne via le système Ariane. Vous serez ainsi informés d'éventuelles menaces, en temps réel, par des textos ou des e-mails. La consigne concerne notamment les pays de la zone sahélienne, mais aussi l'Algérie, la Tunisie ou le Maroc

Bien choisir son tour-opérateur

Si vous voyagez en groupe, via des circuits organisés, le choix de l'organisme n'est pas à prendre à la légère. "Un opérateur sérieux a une connaissance du terrain et ne craint pas d'annuler à la dernière minute si c'est trop dangereux", note Hubert Debbasch. 

Dans tous les cas, la confiance est un des critères de base. En cas de doute, il faut abandonner. N'hésitez pas non plus à discuter des circuits et des destinations avec les organismes, qui n'ont pas tous la même politique. Ainsi, si l'on ne trouve aucun voyage organisé en Algérie chez Voyageurs du monde ou Allibert Trekking, il n'en est pas de même chez Terre entière, qui organise encore des circuits... même dans la région où a été enlevé le randonneur français.

"On ne va plus dans le Sud, et sans doute pour très longtemps, mais on va encore dans le Nord, même en Kabylie, et ça se passe très bien", assure Hubert Debbasch. A l'inverse, il a suspendu tous ses voyages vers l'Egypte, alors que d'autres conservent des circuits. Et l'organisme mettait encore récemment sur pied des voyages en Irak. Ils ont finalement tous été suspendus au début de l'été.

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