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Après l'attentat de Sousse, le tourisme tunisien bénéficie d'une vague de soutien

Sur les réseaux sociaux, des internautes appellent les touristes à ne pas renoncer à leurs vacances tunisiennes malgré la menace terroriste. D'autres ont maintenu leur séjour ou s'engagent à y venir cet été.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Deux touristes se recueillent devant une gerbe de fleurs déposée sur la plage de Port El Kantaoui (Tunisie), le 29 juin 2015, après l'attentat qui a fait 38 morts. (ZOHRA BENSEMRA / REUTERS)

Un millier de kilomètres de côtes, les eaux azur de la Méditerranée, d'innombrables plages, des sites archéologiques de renommée internationale... La Tunisie a pendant très longtemps été l'une des destinations phares des tours-opérateurs européens. Mais depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir le président Ben Ali, les bouleversements politiques, les tensions économiques et sociales et la montée du jihadisme pèsent lourd sur le secteur crucial du tourisme.

La crise a été aggravée par l'attentat perpétré près de Sousse, vendredi, par un jeune Tunisien qui a fait irruption sur la plage d'un hôtel à Port El Kantaoui, à 140 km au sud de Tunis. Une kalachnikov cachée dans son parasol, il a ouvert le feu sur les touristes, tuant 38 personnes. Lundi 29 juin, deux jours après cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique, touristes et internautes font preuve d'un élan de solidarité spontané pour sauver le tourisme tunisien. 

Une campagne choc sur Facebook

"Cesseriez-vous de visiter New York ?" La question s'affiche sur la photo d'un avion frappant les tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. Le même message est décliné avec d'autres capitales. Pour Paris, la photo est celle d'une main tenant un écriteau "Je suis Charlie" lors des manifestations du 11 janvier après les attentats en région parisienne. Pour Londres, le slogan est accompagné d'un cliché d'un bus rouge éventré par les attentats-suicides du 7 juillet 2005, qui avaient fait 52 morts et dont le Royaume-Uni s'apprête à commémorer le dixième anniversaire.

Cette campagne a été imaginée par un Tunisien qui explique sa démarche sur sa page Facebook. "L'interrogation qui m'est venue est la suivante : "Comment puis-je aider, ne serait-ce qu'un peu, mon beau pays qui agonise ? écrit-il. J'ai immédiatement pensé 'communication de crise' et j'ai donc essayé de mettre en images ce que j'imaginerais comme message susceptible de parler à nos amis du monde entier." Il ajoute : "Ce message est un appel à soutien à la Tunisie qui, je l'espère, sera partagé au maximum afin qu'il puisse toucher un maximum de personnes car nous en avons besoin plus que jamais."

La campagne est nettement plus choc que celle lancée après l'attentat au musée du Bardo, à Tunis, en mars, par l'office du tourisme tunisien et dont Le Figaro se faisait l'écho. Des personnalités comme Bertrand Delanoë ou Frédéric Mitterrand tenaient une pancarte qui clamait : "Tunisie moi j'y vais." 

Des touristes qui refusent de partir

Dimanche, deux jours après l'attaque terroriste, des vacanciers en short et sandales ont participé à la cérémonie organisée sur la plage de Sousse en hommage aux victimes. Ils ont marché derrière un drapeau tunisien, aux côtés des employés des hôtels et des habitants de cette région touristique, et ont déposé une gerbe de fleurs sur le sable, là où des dizaines de personnes sont mortes sous les balles du terroriste. Et, au moment où quelque 4 500 touristes étaient rapatriés par des vols spécialement affrétés, d'autres arrivaient par autocar dans un hôtel voisin de celui frappé vendredi.

Une promesse faite par les Algériens

"Ana tounsi." "Je suis tunisien", clament en arabe de nombreux Algériens sur Twitter ou Facebook. Beaucoup promettent de venir passer leurs vacances d'été sur les plages de Tunisie, dès la fin du ramadan. Un message de soutien de la part de voisins touchés par une décennie de terrorisme, qui a fait au moins 200 000 morts dans les années 1990. 

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