Burkina Faso : le président Compaoré annule l'état de siège et s'accroche au pouvoir
Visé par des manifestations monstres, Blaise Compaoré refuse de démissionner.
L'armée a pris le pouvoir, jeudi 30 octobre au soir, au Burkina Faso, après une journée d'émeutes contre le régime de Blaise Compaoré, président depuis 27 ans. Elle a annoncé la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée et instauré un couvre-feu, mais le président s'accroche.
Dans un discours télévisé, Blaise Compaoré a levé l'état de siège brièvement mis en place et s'est dit "disponible" pour ouvrir "des pourparlers" avec les différents acteurs politiques. "J'ai entendu le message. Je l'ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement", a-t-il déclaré.
La révision constitutionnelle controversée abandonnée
Alors que le chef de l'armée avait annoncé la formation d'un gouvernement de transition d'un an, Blaise Compaoré préfère rester à la présidence et invite à un gouvernement de transition à la fin duquel il transmettra le pouvoir au président démocratiquement élu. Il refuse de démissionner.
Plus tôt dans la journée, le régime avait tenté de calmer les esprits en annonçant l'annulation du vote du projet de révision constitutionnelle, prévu jeudi, qui avait mis le feu aux poudres. Blaise Compaoré a confirmé l'abandon de texte dans la soirée. Par ailleurs, un couvre-feu est imposé par le chef des armées "sur l'ensemble du territoire de 19 heures à 6 heures" pour "préserver la sécurité des personnes et des biens".
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