La fabrication et la maintenance de lampes solaires en Afrique : une industrie naissante créatrice d’emplois qualifiés
Pour s’éclairer le soir dans les villages éloignés des réseaux électriques, la lampe solaire s’impose comme une solution adaptée et peu chère.
Moins chères et moins polluantes que les lampes à pétrole ou à piles, les lampes solaires sont en plein boom dans le monde rural africain, où 500 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. L’assemblage, la réparation et le recyclage des lampes solaires pourraient générer des milliers d’emplois.
Des emplois locaux qualifiés
Il s’agit le plus souvent de petites lampes autonomes transportables – voire de poches – dont le prix ne dépasse guère les 40 euros. Elles disposent le plus souvent de prises pour recharger un téléphone portable ou une radio. Ce sont plusieurs millions de lampes qui sont vendues chaque année sur le continent.
Plusieurs pays africains y voient une opportunité industrielle et créatrice d’emplois. La mise en place d’ateliers d’assemblage, de réparation et de recyclage se multiplient sur le continent. Et nécessitent des emplois qualifiés tels que des soudeurs électroniques, transformateurs de métaux, assembleurs, contrôleurs qualité… Plusieurs milliers d’emplois indirects sont également créés dans la chaîne de distribution, le service-après-vente et le recyclage des produits.
Un nouveau modèle industriel
C’est un nouveau modèle industriel et une bonne alternative à l’importation de produits chinois souvent à faible durée de vie, qui finissent dans les poubelles voire pire dans la nature, avec une grave pollution des sols.
Lauréats du concours Lighting Africa de la Banque mondiale, l’entreprise française Lagazel a été une des toutes premières à fabriquer des lampes solaires en Afrique. Ses fondateurs ont lancé leur premier atelier en 2016 au Burkina Faso avec une trentaine d’emplois à la clé. L’entreprise est aujourd’hui présente dans des ateliers ou des réseaux de distribution au Burkina Faso, Sénégal, Mali et Bénin. Elle s’apprête d'ailleurs à inaugurer un nouvel atelier le 7 octobre 2021 au Bénin.
Si les composants de base proviennent encore à majorité de fournisseurs étrangers, les lampes solaires sont assemblées et réparées localement à proximité des utilisateurs. Grâce à l’utilisation de panneaux solaires, l’atelier peut fonctionner en toute autonomie, y compris dans les villages reculés.
Economie circulaire
L’avantage de ne pas importer des produits d’Asie, outre de créer de l’emploi local, c'est d’avoir un vrai service de réparation qui prolonge la durée de vie des lampes, une collecte des produits en fin de vie qui peuvent être recyclés, grâce notamment aux travaux de recherche menés avec le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies. Cette économie circulaire économise la matière première et évite d’envoyer des tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère. Un vrai modèle d’industrialisation pour le continent.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.